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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #Évolution
 
 
                                                           
équilibres ponctués
Stephen J. Gould (1841-2002)

 

  
 
 
     Les écrits de Stephen J. Gould furent pour moi une révélation : ce brillant paléontologue, géologue de formation, savait expliquer comme personne la paléontologie dont il était un des plus brillants représentants, sans jamais céder à la tentation de la caricature ou à la simplification. Pour paraphraser je ne sais plus qui, on avait, avec lui, l'impression d'être intelligent et de comprendre une science parfois un peu austère. Mais, au delà de cette remarquable faculté de vulgarisation, il permettait de réfléchir sur ce qu'est la science en général car, en sceptique qu'il était, il ne se contentait jamais de l'acquis et remettait sans cesse en question ce que l'on savait ou croyait savoir. Avec lui, la paléontologie était en perpétuelle mutation. J'en veux pour preuve son livre « Wonderful Life » (la vie est belle, 1989, traduit dans la collection Science, aux Editions du seuil).
 
     La trame de cet ouvrage est la suivante : au début du siècle dernier, en 1909, (cent ans déjà !) un paléontologue américain alors fort réputé puisque le chef de file incontesté de la paléontologie américaine, Charles Doolitle Walcott (1850-1927), mit au jour, au Canada britannique, un gisement d'animaux fossiles remontant au Cambrien, c'est-à-dire au tout début de l'apparition de la vie sur Terre (- 540 millions d'années) que, bien sûr, il chercha à interpréter. Ce gisement, appelé schiste de Burgess, mettait en évidence nombre d'animaux appartenant à des espèces n'ayant pas survécu à la sélection naturelle. Ce qui est passionnant est que Walcott les a catalogués comme des formes primitives, archaïques, dont la grande majorité aurait, selon lui, par la suite donné des descendants qualifiés de « modernes ». Or, et c'est là tout l'intérêt de l'histoire, dans les années 70, Harry Whittington (de l'université de Cambridge) et ses élèves ont réexaminé les travaux de Walcott et ont conclu à une faute d'interprétation de sa part, une faute en rapport avec des préjugés antiscientifiques principalement dus à l'approche religieuse de l'époque. Cette réinterprétation radicale (selon les termes de Gould) concernait non seulement la faune du schiste de Burgess mais, implicitement, l'histoire entière de la vie, y compris notre propre évolution.
 
 
 
 

« L'explosion » du Cambrien et les animaux du schiste de Burgess

 

     C'est à l'époque du Cambrien que se situe un épisode énorme de diversification avec la première apparition dans les archives fossiles d'animaux multicellulaires dotés de parties dures. Il est apparu à ce moment là – et en peu de temps – un nombre considérable de nouvelles espèces comme « venues du néant ». Aujourd'hui, beaucoup de fossiles antérieurs datant du Précambrien ont été découverts mais la prolifération soudaine du Cambrien reste en partie difficile à comprendre. Les animaux du schiste de Burgess (- 530 millions d'années) datent de peu de temps après. Incroyable coup de chance : le contexte particulier du schiste a permis de préserver les traces des parties molles de ces animaux, parties molles dont on sait qu'elles ne sont pratiquement jamais conservées (d'où les fossiles souvent assimilés à quelques os, voire à une ou deux dents). Or les parties molles, seules, permettent de comprendre la conformation et le degré de diversité des anciens animaux. Comme ils sont la seule grande faune d'animaux à corps mou de cette époque ancienne, les animaux du schiste de Burgess sont une sorte de témoins du moment où naquit la vie moderne dans toute son ampleur.

  

 

Stephen j Gould
animaux de la faune de Burgess


 

 

 L'interprétation de Walcott

 

 

 Charles Doolitle Walcott fut un des plus illustres paléontologues de son époque au point qu'il dirigea durant de nombreuses années le Smithsonian Institute de Washington, un des lieux les plus prestigieux de la discipline. Découvreur du site de Burgess, il chercha donc à interpréter, à l'aune des connaissances de l'époque, les étranges animaux découverts dans la couche de schiste (on pense que ces « habitants » d'un talus de boue situé à la base d'une haute muraille furent emportés lors d'un mini-tremblement de terre vers des bassins stagnants et dépourvus d'oxygène – et donc à l'abri de la décomposition et des charognards). Pour Walcott, suivant en cela les idées de son temps, il était impensable que ces animaux n'aient pas donné des « descendants » aussi est-ce la raison pour laquelle il chercha à les faire entrer de force dans des « moules », des « lignées » ayant conduit à la faune actuelle. En effet, Walcott pensait que l'Homme se situe au sommet de la hiérarchie animale, qu'il en est, en quelque sorte, le maillon évolutif ultime et que toute la chaîne de l'Evolution, depuis la première cellule procaryote, n'est qu'une longue marche vers le « progrès », une longue marche vers l'Homme. Selon cette analyse, forcément, les animaux de Burgess étaient donc des formes dites primitives ou archaïques des animaux contemporains.

 

 

 

Réinterprétation de la faune de Burgess

 

     Il aura fallu attendre des décennies pour repenser cette classification pour le moins arbitraire. Les fossiles réétudiés ont montré que la plupart d'entre eux n'ont donné aucun descendant dans aucune lignée actuelle bien que n'étant en aucune façon défavorisés fonctionnellement par rapport aux autres. Mieux, les solutions adaptatives apportées par certains de ces fossiles étaient tout à fait astucieuses et originales... Ces animaux anciens représentent, miraculeusement conservés, une étape de la Vie avec ses possibilités innombrables. Toutefois, puisqu'ils n'ont donné aucun descendant, il faut bien admettre l'intervention « d'extinctions » massives – et surtout aveugles – comme critères de sélection. C'est ce qu'ont cherché à établir les scientifiques qui ont réétudié ces fossiles, étude qui se poursuit toujours, puisque nombre d'entre eux n'ont pas encore pu être convenablement examinés.

 

 

 

 Au bout du compte, quelles leçons peut-on tirer de cette étude ?

 

 

     En premier lieu, une idée paraît acquise : les formes de vie décrites dans le schiste de Burgess ne sont en aucune manière archaïques et/ou primitives. Elles représentent simplement, non pas des impasses de l'évolution, mais bel et bien des lignées authentiques n'ayant pu fournir de descendance pour des raisons, certes inconnues, mais sans rapport avec leurs qualités intrinsèques.

 

     On peut avancer ensuite que la sélection naturelle a été dans ce cas « aveugle », ne retenant que certains au détriment d'autres sans qu'il existe  de raisons adaptatives spéciales, ce qui laisse supposer que cela a été également le cas lors des autres grandes extinctions massives : le hasard mais pas la nécessité... Il ne s'agit d'ailleurs pas en réalité d'un hasard au sens général du terme, mais de ce que Gould appelle « la contingence ». Autrement dit, s'il nous était possible de remonter de manière précise sur la réalité de ces extinctions, on trouverait une foule de « détails » dont l'accumulation logique conduit à la solution retenue par la Nature mais en sachant qu'une reprise au début des évènements étudiés conduirait à une autre solution évolutive... Il paraît en effet fort improbable que ces « détails » puissent se reproduire en nombre et en suite logique identiques ; chaque nouveau démarrage de l'histoire produirait une solution différente : l'Homme, de ce point de vue, est un accident historique. On peut donc dire que la contingence – c'est en tous cas ce que j'en comprends – est la résultante d'un mélange associant hasard (la solution retenue) et déterminisme (la suite des détails accidentels ayant conduit à l'état actuel), et que ce « mélange » finit par devenir une « chose en soi », la véritable essence de l'histoire.

 

     L'étude de la faune du schiste de Burgess a également permis de comprendre que la Vie, dès le début, était extraordinairement polymorphe, apportant presque d'emblée une multitude d'adaptations possibles au monde vivant. Par la suite, et en raison des extinctions massives (ce que certains nomment « décimations »), il s'est produit un appauvrissement des spécificités vivantes, appauvrissement que nous vivons encore aujourd'hui (surtout depuis l'apparition de l'Homme comme animal dominant).

 

     Dès lors, on comprend que rien n'est jamais écrit au départ et que, plus encore, l'orientation vers la survie des espèces qui ont conduit à l'émergence de l'Homme est du domaine de l'accidentel. Comme le dit Gould (c'est ce que j'évoquais ci-dessus), si on refaisait, à la manière d'un film, le chemin à l'envers, il est statistiquement certain que l'Evolution n'emprunterait pas le même chemin : des millions de probabilités différentes seraient qualifiées avant de (peut-être) en revenir au monde actuel. En somme, il n'existe pas de schéma évolutif particulier.

 

 

 

 

Glossaire

 

     * Schiste : un schiste est une roche métamorphique d'origine sédimentaire (souvent une argile) qui, sous l'action de la pression et de la température, a acquis un débit régulier en plans parallèles que l'on appelle plans de schistosité
     *
Cambrien : le Cambrien, qui s'étend de - 542 à - 488 millions d'années, est la première des six périodes du Paléozoïque (ou ère primaire)
     *
Cellule procaryote : cellule primitive qui ne contient ni noyau, ni organites par opposition aux cellules eucaryotes
     *
Contingence : la contingence est le pouvoir de se produire ou pas et donc le contraire de la nécessité.

  

 

 

Brêve : un petit ver marin, ancêtre des vertébrés

 

     C'est un petit squelette fossile de 5 cm, qui rappelle le ver ou l'anguille... Pikaïa gracilens, disparu depuis plus de 500 millions d'années, a pourtant une longue histoire et une grande postérité. Car en le décrivant pour la première fois, l'équipe des paléontologues canadiens Simon Conway Morris et Jean-Bernard Caron a prouvé qu'il était le plus primitif chordé connu : soit un membre du groupe dont sont issus tous les vertébrés, et donc... les mammifères ! Sa découverte remonte à 1911, dans les schistes de Burgess (Canada). Sommairement étudié, Pikaïa est alors classé avec les vers. L'hypothèse de son appartenance aux chordés n'est lancée que dans les années 70, sans réelle preuve. C'est désormais chose faite grâce au méticuleux travail de description effectué par les paléontologues canadiens. Ils ont mis en évidence sa bouche entourée de deux petits tentacules, entre 4 et 9 paires d'appendices un peu en dessous de sa tête, ainsi que l'existence de vaisseaux sanguins et de myomères - des faisceaux de muscles. Mais surtout, ils ont pointé la présence d'un tube neural et d'une "chorde", la structure cartilagineuse qui définit l'appartenance aux chordés. Des découvertes qui ouvrent de nouvelles pistes de réflexion sur le mode de vie et surtout sur l'origine de ce groupe fondamental pour comprendre les animaux actuels.

(in Science & Vie, n° 1136, p. 13, mai 2012)

 

 

Brêve 2 : nouvelles découvertes sur Hallucigénia sparsa

Avec ses longues épines dorsales, on dirait un personnage de l'univers des Pokémon. Mais Hallucigenia sparsa était un ver minuscule qui a vécu il y a 508 millions d'années. Une nouvelle étude canado-britannique vient d'élucider certains de ses mystères, chambardant le monde de la paléontologie.

 

«Nous avons découvert qu'Hallucigenia avait le pharynx tapissé de petites épines qui agissaient comme des dents pour le traitement de la nourriture», explique Martin Smith, de l'Université de Cambridge, qui, avec un collègue ontarien, publie dans la revue Nature une nouvelle analyse d'un fossile découvert il y a 100 ans dans les schistes de Burgess, dans les Rocheuses. «On pensait que ce type d'épines du pharynx était apparu plus tard dans l'évolution. Nos résultats montrent qu'elles étaient présentes dans les espèces qui sont les ancêtres d'une foule d'insectes et de crustacés.»

Hallucigenia, qui faisait environ un centimètre de longueur, a reçu son nom dans les années 70, quand un célèbre paléontologue britannique, Simon Conway Morris, a découvert que la classification initiale du fossile comme un simple ver était inexacte et qu'il avait des tentacules d'un côté du corps et des épines de l'autre. «C'était l'époque des drogues hallucinogènes, et Hallucigenia avait vraiment l'air sorti d'une hallucination», dit M. Smith.

Mais cette reclassification contenait elle aussi une erreur fondamentale: Conway Morris pensait qu'Hallucigenia marchait sur ses épines. Une nouvelle étude en 1991 a découvert que les tentacules dorsaux étaient en réalité des pieds.

La nouvelle étude canado-britannique ajoute la description de la tête d'Hallucigenia. «Personne n'avait jamais pu l'examiner, parce qu'elle est trop petite, dit M. Smith. On avait peur de la détruire en essayant de la dégager de la pierre.» Le fossile était conservé au Musée royal de l'Ontario à Toronto (ROM). Les schistes de Burgess sont l'un des sites les plus importants du monde pour les fossiles de l'«explosion du cambrien», une période d'une cinquantaine de millions d'années où la diversification de la vie, apparue sur Terre il y a 3,8 milliards d'années, s'est accélérée.

publié le 29 juin 2015 par Mathieu PERREAULT, La Presse (Canada)

 

 

 

Images:

 

1. Stephen J. Gould (sources :  www.stephenjaygould.org)

2. le mont Burgess et son lac (Canada, Colombie britannique)

3. les animaux du schiste de Burgess. Beaucoup de ces êtres n'ont donné aucun descendant actuel : ils étaient pourtant aussi bien armés que les autres, certains ayant même développé des solutions très originales. (source : maxicours.com)

4. la carte de la Terre au cambrien (sources : www.alex-bernardini.com/)

 

 

Mots-clés : Stephen J Gould - livre de Gould : "la vie est belle" - Charles Doolittle Walcott - cambrien - Harry Whittington - "explosion" du cambrien - extinctions de masse - sélection naturelle - contingence - hasard - déterminisme

(les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

Sujets apparentés sur le blog

 

1. les mécanismes de l'Evolution

2. l'oeil, organe-phare de l'Evolution

3. indifférence de la Nature

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5. l'Evolution est-elle irréversible ?

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Publié le par cepheides
Publié dans : #astronomie

 

notre étoile dans la Voie lactée
place du Soleil dans la Galaxie

  

 

      Adolescent, levant les yeux vers le ciel par une belle nuit sans lune, j'observais avec étonnement ces myriades d'étoiles dont je savais que le Soleil n'était que l'une d'entre elles. Sans cesse me revenait cette question : où nous situons-nous réellement dans cette immensité ? Je savais évidemment que nous nous trouvions dans une galaxie bien particulière, la Voie lactée, et que, au delà, brillaient, d'un feu atténué par l'incommensurable distance, des milliards d'autres galaxies recelant chacune des milliards de soleils.... La réflexion de Pascal me revenait alors à l'esprit : « La profondeur glacée de ces espaces infinis m'effraie ». Pourtant, moi, l'ignorant, je n'étais pas effrayé (au sens pascalien du terme) mais simplement curieux. Comme pour les milliards d'années qui ont été nécessaires pour façonner la Vie sur Terre, notre cerveau a du mal à imaginer le nombre des étoiles et leurs distances. Parlons alors plus simplement de l'infime parcelle où nous vivons.

 

 

Notre galaxie, la Voie lactée

 
     Depuis toujours, puisque c'est la nôtre, on la nomme « la Galaxie » (avec un grand G). C'est donc la galaxie dans laquelle se trouve le Système solaire et toutes les étoiles visibles à l'œil nu. Sous de bonnes conditions d'observation, notamment l'absence de pollution lumineuse, elle se voit sous la forme d'une bande plus claire, la Voie lactée, dans le ciel nocturne. Puisque nous en sommes partie intégrante, il est difficile de connaître sa forme exacte, mais l'on sait que celle-ci est assez semblable à celle de notre voisine du groupe local, la Galaxie d'Andromède M31.

 
     Notre galaxie est une grande galaxie spirale de type Sb ou Sc. On ne sait toujours pas avec certitude si elle a une structure barrée mais des études récentes le donnent à penser.

 
     Composée d'un disque (70% de la masse visible et constitué d'étoiles de caractéristiques variées) et d'un halo (composante sphéroïdale de notre Galaxie située au-delà du bulbe et surtout peuplé d'étoiles âgées), elle représente un ensemble d'environ 150 milliards d'étoiles, principalement concentrées dans un disque oblong d'un diamètre de 30 kiloparsecs pour une épaisseur moyenne d'environ 400 parsecs (voir glossaire). Elle est animée d'un mouvement de rotation autour de son centre, mouvement qui est mis en évidence par l'étude du déplacement des étoiles au voisinage du Soleil (ajoutons que ce mouvement se mesure aussi sur la raie d'émission de l'hydrogène neutre). Sachant que la vitesse de rotation d'une étoile dépend de sa distance au centre galactique (et que la variation de la vitesse en fonction de la distance au centre dépend du fait que les étoiles sont plus concentrées dans les régions centrales de la Galaxie, dont on a pu ainsi déterminer la masse totale, égale à 700 milliards de masses solaire environ), cette vitesse de rotation est, pour le Soleil, de 220 kilomètres par seconde, ce qui correspond à une révolution complète autour du centre galactique en environ 250 millions d'années, durée bien inférieure à l'âge de la Galaxie elle-même qui est de 13,5 milliards d'années environ.

 
     Notre galaxie est composée de plusieurs bras spiraux (voir l'image) dont les quatre principaux sont les bras de Norma, Persée, Sagittaire-Carène et Ecu-Croix (dans l'ordre, en partant du centre de la Galaxie : Norma ou bras 3 kps , Ecu-Croix ou bras du Centaure, Sagittaire ou bras Sagittaire-Carène, Orion ou bras local, Persée et le Cygne ou bras extérieur). Il est à noter que le « bras d'Orion » n'est pas à proprement dit un bras mais un conglomérat d'étoiles et de gaz entre les bras du Sagittaire et de Persée). Dernière précision : il existe presque autant d'étoiles sur les bras qu'entre eux mais ce sont les étoiles les plus brillantes qui y résident puisque les bras sont des lieux de formation stellaire.

Pour une présentation plus détaillée de notre galaxie, voir le sujet dédié ICI

 

 

 
Place du Soleil dans la Galaxie

 
     Le Soleil est situé dans le Bras d'Orion - un bras assez petit comparé au Bras du Sagittaire, qui se situe plus près du centre galactique. La carte de l'endroit montre plusieurs étoiles visibles à l'œil nu, situées loin dans le bras d'Orion. Le groupe d'étoiles le plus marquant est composé des étoiles principales de la constellation d'Orion, de laquelle le bras spiral tire son nom. Toutes ces étoiles

sont des géantes et supergéantes lumineuses, des milliers de fois plus lumineuses que le Soleil. L'étoile la plus brillante de la carte est Rho Cassiopeiae, située à 11650 années-lumière de nous (juste une étoile à peine visible à l'œil nu, mais en réalité une supergéante 500

des milliards d'étoiles

000 fois plus lumineuse que le Soleil). Le Soleil se situe donc à la périphérie de la Voie Lactée, proche du bras de Persée. Mais proche jusqu'à quel point ? Cette question, qui peut paraître simple, n'a toujours pas été tranchée par les astronomes. Des mesures séparées ont en effet abouti à des distances variant du simple au double - de 2,2 kiloparsecs (7175 années-lumière) à plus de 4 kpc (13050 années-lumière). Les études récentes font plutôt pencher la balance du côté de la première estimation sans que le débat soit définitivement tranché.

 
     Notre Soleil fait donc partie d'un ensemble gigantesque, lui-même minuscule par rapport au reste de l'univers visible. Il est situé loin du centre de la galaxie qui l'abrite : c'est une petite étoile assez commune, banale même, à mi-chemin de son espérance de vie et qui n'a comme principale caractéristique que de voir tourner autour d'elle la seule planète dont nous sommes sûrs qu'elle abrite la Vie, notre Terre.

 
     On dit parfois qu'il y a plus d'étoiles dans l'Univers qu'il y a de grains de sable à la surface de la Terre : la comparaison est-elle exagérée ? En réalité, presque pas... Et elle a le mérite de bien parler à l'esprit en nous rappelant que le Soleil n'est qu'un de ces grains de sable parmi tous les autres et en nous faisant comprendre combien nous sommes petits et isolés. De ce fait, comment pourrait-on croire que la Vie n'a pas pu apparaître ailleurs, plus ou moins différemment ? C'est statistiquement impossible...

 

 

 
Glossaire

 
     * parsec :  le parsec (pc) est une unité de mesure appréciable en astronomie galactique. Il représente 3.26 années-lumière et est la distance d'une étoile d'où l'on voit la séparation Terre-Soleil sous un angle de une seconde d'arc.

 

Images

 

1. place du Soleil dans la Galaxie (sources : www.cuk.ch)

2. la galaxie d'Andromède M31, une sœur de la Voie lactée (sources : cidedom.com)

3. notre Soleil, une étoile parmi des milliards de milliards d'autres étoiles (sources : www.fond-ecran.net/)

(Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 

 

 

 

 Brêve :Voie lactée, le recensement

 

     Depuis 1985 une équipe de l'observatoire de Besançon a entrepris le colossal travail de recensement des étoiles composant notre galaxie, travail à présent publié. La Voie lactée se compose en fait de 140 milliards d'étoiles (un chiffre plus faible que prévu et fidèle à 10 milliards près) dont la répartition, déséquilibrée, fait apparaître une prédominance des étoiles de faible masse : 60 % des étoiles sont des naines rouges. Les étoiles supergéantes (plus de 15 masses solaires), par contraste, sont peu nombreuses, environ 18 000 seulement (0.00001 % du total), tandis que les étoiles géantes (entre 2 et 15 masses solaires) ne sont que 100 millions. Les étoiles "moyennes" (de 0.5 à 2 masses solaires) sont moins de 15 % et celles qui sont rigoureusement identiques à notre Soleil ne sont "que" 2,4 milliards (1.7 %). L'ensemble des étoiles "qui brillent" représente donc 100 milliards d'astres. Les 40 milliards restants sont représentés par les naines brunes (30 milliards soit 21 %) et les naines blanches (1 milliard soit 7 %). Le reste se compose d'étoiles à neutrons (1 milliard environ) et  de trous noirs (1 milliard également). Par extrapolation, on estime le chiffre des planètes tournant autour de ces étoiles à mille milliards.

(sources : Science & Vie, n° 1103, août 2009)

 

  Nota : pour en savoir plus sur les caractéristiques de ces différents groupes d'étoiles, se reporter à l'article : mort d'une étoile) 

 

 

 

Mots-clés : Voie lactée - Soleil - galaxie d'Andromède - galaxie barrée - disque galactique - halo galactique - parsec - bras spiraux - bras d’Orion -  Rho Cassiopeiae

 

(les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

                                                         

place Soleil dans Voie lactée
place du Soleil dans la Galaxie vue par la tranche

 

 

 

 

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Publié le par cepheides
Publié dans : #Évolution

 

 

mitose
mitose (division cellulaire)

                          

 

     Comme toute théorie scientifique, la théorie de l'Evolution est une théorie en ce sens qu'il s'agit d'une tentative quantifiée de rapprocher et d'expliquer un certain nombre de faits restés autrement orphelins. Elle s'appuie, entre autres, sur des observations directes (par exemple, le voyage de Darwin à bord du Beagle), sur des expériences reproductibles qui la confortent et sur l'apport d'autres disciplines qui la complètent, telles, pour ne citer que celles-là, la génétique et l'éthologie.

 
     Puisqu'il s'agit d'une théorie scientifique, elle évolue constamment et, au contraire des dogmes, notamment religieux, ne reste jamais figée. En somme, elle évolue au fur et à mesure qu'évoluent les connaissances humaines... Et, vous savez quoi ?, plus ces connaissances et les moyens techniques d'investigation avancent, plus la théorie se complète et, contrairement à ce que prétendent les esprits chagrins, prend encore plus de consistance. Vous voulez un exemple ? Prenons l'indispensable apport de la génétique à l'Evolution.

 

 

Évolution et génétique

 
     Lorsque Darwin pensa et publia la théorie qui le rendit universellement célèbre, on ne savait rien de la génétique (qui ne fut redécouverte qu'au début du XXème siècle). Une partie de son observation reposait donc sur des faits qu'il ne pouvait pas expliquer. Plus tard, la génétique progressant, les trous furent progressivement comblés tant et si bien que, dans les années 1940, le russe Theodosius Dobzhansky et l'allemand Ernst Mayr élaborèrent la "théorie synthétique de l'Evolution" qui mariait le génétique de l'époque, encore balbutiante, avec la théorie darwinienne de l'Evolution. Du coup, un certain nombre de points d'interrogation tombèrent. Toutefois, on pensait - et beaucoup pensent encore - que les mutations génétiques n'étaient dues qu'au fruit du pur hasard. Un certain nombre de généticiens se posèrent alors cette question : pourquoi l'unique mécanisme de l'Evolution échappant à la sélection naturelle était-il celui qui engendrait les variations héréditaires ? Ainsi, la sélection naturelle aurait abouti à l'oeil du lynx, au cou de la girafe, au cerveau de l'homme mais il n'y aurait aucun mécanisme particulier à l'apparition de mutations héritables et profitables aux organismes ?

 

 

Génétique et épigénétique

 
    C'est ainsi que, sous l'influence du prix Nobel de physiologie et de médecine, l'américaine Barbara McClintock, on arriva à une lecture plus approfondie de la transmission génétique dite "épigénétique" : des organismes possédant des ADN identiques peuvent avoir des phénotypes (voir glossaire) différents. Comment cela est-il possible ? Eh bien, à ADN identique, grâce aux modifications de l'activité d'un ou plusieurs gènes, des changements deviennent permanents à la suite d'un évènement particulier comme un stress persistant, la modification de l'environnement, etc. On parle alors d'épimutation, c'est-à dire la transmission de différences, non sur l'ADN lui-même, mais sur des groupements chimiques qui lui sont attachés. (Il est à noter que cette transmission n'existe pas seulement au niveau cellulaire mais concerne aussi le comportement de l'individu à travers l'apprentissage comme l'a montré l'éthologie). Revenons un instant au niveau cellulaire.

 
     On sait bien que, lorsqu'une cellule osseuse se divise, elle donne un autre cellule osseuse, une cellule pancréatique, une autre cellule pancréatique, et ainsi de suite, alors que le patrimoine génétique de ces cellules relève du même ADN. Comment ? On possède quelques pistes parmi lesquelles les mieux connues concernent en effet les profils d'expression des gènes qui induisent des modifications perdurant même lorsque les stimuli qui les ont mis en place ont disparu. Or, chez les organismes pluricellulaires, ce mécanisme existe également dans leurs cellules sexuelles et permet la transmission d'une génération à l'autre. Par exemple, l'inactivation permanente d'un gène peut conduire deux individus de même génotype à avoir deux phénotypes différents : c'est le cas chez la fleur Linaria vulgaris mais a aussi été trouvé chez la souris. Etonnant, non ?

 

 

La théorie de l'Évolution "évolue" sans cesse

 
     L'exemple que nous venons de résumer et qui, bien entendu, fait le cas de vérifications encore en cours d'analyse, démontre, s'il en était besoin, la plasticité de la théorie de l'Evolution, jamais figée, jamais définitive, mais dont les piliers (sélection naturelle, transmission génétique des caractères, hasard dirigé par les changements du milieu) restent toujours des quasi-certitudes.

 
     On le comprend
bien, il n'est nul besoin du "dessein intelligent" (voir article), dernière illusion à la mode des créationnistes. Mais nous aurons l'occasion d'en reparler.

 

 

 

Sources : Eva Jablonka (in la Recherche, n° 27, mai-juillet 2007)

 

 

Glossaire

 
     génotype : un génotype est le patrimoine héréditaire, génétique propre à un individu. Tous les individus d'une même espèce possèdent le même nombre de chromosomes (23 paires chez l'espèce humaine; notation : 2N=46) transmis par les cellules sexuelles et disponibles en une ou plusieurs copies (ploïdie). Chacun des chromosomes est composé de gènes (environ 30 à 35000 chez l'homme) qui sont eux mêmes composés d'allèles (version différente d'un même gène). On appelle génotype l'ensemble des allèles d'un individu portés par l'ADN d'une cellule vivante. L'interaction du génotype d'un individu avec son environnement détermine son phénotype qui peut être modifié par mutation.

 
    phénotype : le phénotype est l'ensemble des traits observables (caractères anatomiques, morphologiques, moléculaires, physiologiques, éthologiques) caractérisant un être vivant donné (ex: couleur des yeux, des cheveux, phénylcétonurie...). Le phénotype est dépendant du génotype ou plus précisément de l'identité des allèles portés par chaque individu sur une ou plusieurs positions des chromosomes, mais l'influence du milieu peut également être importante. De nombreux phénotypes sont dépendants de multiples gènes et influencés par certaines conditions spécifiques du milieu.
épimutation : transmission héréditaire des différences, non sur l'ADN lui-même, mais sur des groupements chimiques qui lui sont attachés.


 
Images:

1. division cellulaire (sources : www.mpl.ird.fr)

2. Ernst Mayr (sources : harvardsquarelibrary.org)

3. mécanisme épigénétique de la régulation transcriptionnelle par l’acétylation ou la déacétylation des histones. L’histone acétyltranférase (HAT) est impliquée dans l’activation transcriptionnelle et l’HDAC est impliquée, avec les MBD, dans la répression transcriptionnelle (Nakao 2001). (source : archimede.bibl.ulaval.ca)

 (Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 

 

 

 

Mots-clés : - Charles Darwin - théorie de l'évolution - voyage du Beagle - génétique - éthologie - Theodosius Dobzhansky - Ernst Mayr - théorie synthétique de l'évolution - sélection naturelle - épigénétique - épimutation - Barbara McLintock  

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Publié le par cepheides
Publié dans : #astronomie

SMCDetail.jpg          Plusieurs lecteurs m'ayant demandé à quoi se rapportait l'intitulé de mon blog, c'est tout à fait volontiers que je fais un point d'information sur ce sujet : les céphéides sont, en effet, des étoiles bien particulières, tant du point de vue astronomique que de celui de l'histoire même de l'astronomie. Et c'est bien pour ces raisons que je les ai choisies...

 

 


caractéristiques des céphéides


     Une céphéide est une étoile géante ou supergéante de couleur jaune dont la masse représente entre 4 à 15 fois celle du Soleil tandis qu'elle est de 100 à 30 000 fois plus lumineuse que lui. Sa caractéristique principale est que son éclat varie de manière périodique de 0,1 à 2 magnitudes (cf. glossaire sujet  astronomie et astrologie) selon une période fixe comprise entre 1 et 100 jours. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les céphéides sont également appelées « étoiles variables », le terme céphéide provenant de la première d'entre elles découverte dans la constellation de Céphée.

 
     Une céphéide est une étoile jeune, plus jeune que le Soleil mais aussi plus complexe que lui. Elle doit sa lumière intense à la fusion nucléaire qui, en son centre, transforme l'hélium en carbone (pour mémoire, le Soleil transforme l'hydrogène en hélium). De ce fait, il existe chez une céphéide une alternance de contraction et de dilatation de son enveloppe externe en raison du déséquilibre entretenu par les forces de la gravité et de la pression des gaz. La conséquence en est une variation régulière de la
température de surface de l'étoile et donc un changement périodique de sa luminosité. On estime que la période de variation d'éclat de ce type d'étoiles correspond à environ deux fois le temps mis par l'onde de pression pour migrer du centre à la périphérie de l'astre.

 
     En astronomie, la relation entre la période et la luminosité d'une céphéide en ont, en quelque sorte, fait des marqueurs des échelles de distance dans l'Univers. En effet, plus une céphéide est volumineuse et plus le trajet suivi par les ondes lumineuses en son sein sera long ce qui entraîne que plus elle est lumineuse, plus sa période de variation d'éclat sera long. A partir du moment où l'on connaît la période d'une céphéide – ce qui est facilement mesurable – on peut en déduire sa
luminosité intrinsèque (réelle) par la relation période-luminosité. Dès lors, il suffit de comparer la luminosité apparente de l'étoile (celle observée à partir de la Terre) à sa luminosité intrinsèque pour obtenir sa distance. Très brillantes, donc visibles de loin, les céphéides sont détectées à présent dans d'autres galaxies que la nôtre jusqu'à des distances de 80 millions d'années-lumière environ grâce au télescope spatial Hubble. Ces déterminations de distances sont essentielles au calcul de la valeur de la constante de Hubble, qui mesure le rythme d'expansion de l'Univers. On comprend donc pourquoi certains astronomes les ont appelées les « balises de l'espace ».

 
     Voilà pour la partie exclusivement explicative du phénomène mais ce n'est pas seulement pour cette caractéristique, fut-elle exemplaire, que j'ai choisi les céphéides : elles témoignent également d'une des avancées les plus importantes en astronomie au siècle dernier.

 

 

 

 histoire de la découverte des céphéides

 

     Dans les années 1910-1920, une astronome de l'université Harvard, Henrietta Leavitt (1868-1921), remarque la présence de céphéides dans les nuages de Magellan, galaxies naines satellites de la Voie lactée. Elle se rend compte que plus elles sont brillantes, plus leur période de variation est longue. C'est elle qui nullva établir la relation entre la période de variation et la luminosité apparente de ces astres très particuliers, mesure qui sera pour la première fois réalisée en 1916 par son collègue Harlow Shapley (1885-1972). Par la suite, cette découverte viendra conforter les travaux d'Edwin Hubble (1889-1953), le premier à avoir compris, en 1924 et grâce au nouveau télescope du Mont Wilson, que les « nébuleuses » que l'on croyait jusqu'alors faisant partie de notre galaxie lui sont en réalité extérieures. Il pourra ensuite formuler sa fameuse « loi de Hubble », à l'origine du concept de l'expansion de l'Univers.

 

 

 

un exemple de l'intelligence humaine

 

     La découverte des céphéides m'a semblé être exemplaire de ce qu'est la Science : une observation minutieuse des phénomènes qui nous entourent, de la logique et de la déduction (Leavitt), l'accélération de nos connaissances grâce au perfectionnement des techniques (le télescope du Mont Wilson) et, peut-être le plus important, le travail d'équipe. Même s'il est parfois difficile de rendre justice à tous (les travaux d'Henrietta Leavitt ne furent pas reconnus d'emblée à leur juste valeur). Il n'empêche : la Science, dans toutes ses composantes, sait évoluer, se transformer, se remettre en cause et, au bout du compte, nous expliquer ce que nous sommes. C'est cela sa grandeur.
 
  
 
 

images :

 

1. détail du petit nuage de Magellan (source : www.astrosurf.com/astrofil/)
2. Henrietta Leawitt (1868-1921) (source : www.astronoo.com)
           Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 
 

Mots-clés :  céphéides - Henrietta Leavitt - luminosité intrinsèque - luminosité apparente - loi de Hubble  

(les mots en blanc renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

Avis au lecteur : on trouvera d'intéressantes précisions sur le sujet dans le commentaire de GG2, en date du 23/07/08.

 

 

 

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Publié le par cepheides
Publié dans : #médecine


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     Médecin de l'Industrie pharmaceutique une partie de ma carrière et médecin généraliste par la suite (je le suis encore), j'ai été assez tôt confronté à l'évaluation des « autres médecines », une demande assez fréquente de la part des patients. Je dois tout d'abord dire qu'on classe sous le vocable de « médecines parallèles » (ou médecines alternatives, ou médecines douces) nombre de disciplines qui n'ont le plus souvent aucun rapport les unes avec les autres (voir sujet : médecines parallèles et dérives sectaires) : quoi de commun (à part le fait de prétendre soigner) entre l'acupuncture, l'auriculothérapie, la nullchiropraxie, la relaxation transcendantale, la balnéothérapie, la musicothérapie, etc., toutes à risque quand elles sont utilisées hors de leurs possibilités ? Sans oublier un certain nombre d'autres matières plus ou moins exotiques provenant de l'étranger... Elles méritent toutes qu'on s'intéresse à elles individuellement, aussi, pour commencer, je me propose d'évoquer le cas – très français – de l'homéopathie.

 

  
 

 

L'homéopathie : ses principes de base


 
     Le terme
homéopathie, inventé par le médecin saxon Samuel Hahnemann, s'oppose au terme allopathie (la médecine classique), également inventé par lui ; l'observation des symptômes provoqués chez un sujet sain par une substance permet, sous certaines conditions de dilution, de soigner un sujet malade qui présente des symptômes semblables.

  
     En allopathie, une molécule identifiée par sa formule doit être présente dans le médicament pour que ce dernier ait une action tandis qu'en homéopathie ou homœopathie (du grec όμοιος / hómoios, « similaire » et πάθος / páthos, « souffrance ») le médicament est basé sur le « principe de similitude ».

 
     Les bases de l'homéopathie ont été posées en 1796 par Hahnemann (1755-1843) et s'organisent selon lui, en un principe et deux corollaires :

 
          * le principe de « similitude » : la cure d'un ensemble de symptômes est apportée par une substance qui provoque des signes semblables chez un sujet sain, selon le principe similia similibus curantur (en latin « les semblables sont guéris par les plus semblables ») ;

 
          * l'« adaptation » du traitement au patient : l'application du principe de similitude, puis sa vérification, ont lieu chaque fois que la recherche du remède le plus semblable a été effectuée de manière consciencieuse par le praticien. Chaque traitement est personnalisé à chaque patient, quel que soit le nom de la maladie, la recherche de la « totalité » des symptômes présentés par le patient étant au centre de la méthode. Elle explique la longueur du dialogue entre le médecin et le patient. L'étape d'observation des symptômes provoqués par une substance chez l'individu sain, qui précède toujours l'application du principe de similitude, et sa retranscription correspond à l'établissement d'une pathogénésie.

 
        * la « dynamisation » : ce second corollaire est expérimental. Le principe actif subit des dynamisations, terme désignant des dilutions répétées associées à des « succussions » : la préparation est secouée à chaque dilution.

 

 

 

Efficacité d'un traitement

 

 
     C'est ici que l'affaire se complique car, contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'efficacité d'un traitement ou d'un médicament est – sauf cas finalement assez rare – relativement difficile à prouver. Cette difficulté provient de ce qu'on appelle « l'effet placebo ».

 

 

 

 
Effet placebo

 

 
     Émile Coué (1857-1926) est l'initiateur et le concepteur du placebo : substance sans principe actif mais qui, en raison de son aspect, peut agir par un mécanisme psychologique sur un sujet croyant prendre une substance thérapeutique. Du coup, on peut parler « d'effet placebo », c'est-à dire le résultat positif obtenu sur un sujet par l'administration d'un placebo. Rappelons que placebo est un mot latin qui correspond à la forme conjuguée du verbe nullplacere (plaire) à la première personne du singulier du futur de l'indicatif. De ce fait, en pharmacologie, un placebo est un médicament reconstitué sans le principe actif et en médecine, un effet placebo est un processus psychophysiologique d'« auto-guérison ».

  
     On comprend dès lors toute la difficulté de l'appréciation de la part qui revient, dans la guérison d'un patient, à l'effet pharmacologique réel d'un médicament et au simple effet placebo. Pour contourner ce biais, les fabricants de médicaments (fortement « sollicités » par les autorités compétentes) ont donc dû mettre en place toute une batterie de tests expérimentaux destinés à gommer, autant que faire se peut, cet effet placebo.

 

 



Évaluation de l'activité d'un médicament

 

 
     Après avoir été « repérée » comme potentiellement active (par l'observation, par déduction chimicopharmacologique, par screening, etc.), la nouvelle molécule subit une première estimation effectuée sur l'animal (qui diffère selon l'action pharmacologique attendue) et, plus souvent aujourd'hui – mais ce n'est pas toujours possible – sur des cultures cellulaires. On peut ainsi apprécier son éventuelle toxicité (et de nombreuses molécules étudiées ne passent pas cette première barrière).

 
    L'étape suivante est la première administration du futur médicament, presque toujours sur des volontaires dits sains, qui vient conforter ce que l'on savait de l'expérimentation animale. On parle alors de "phase II" de l'évaluation du médicament.

 
     Vient alors le moment de l'administration à de vrais malades, des malades souffrant de l'affection pour laquelle on pense que la molécule pourrait les aider. C'est à ce stade (phase III) qu'on va essayer d'empêcher l'effet placebo rapporté plus haut. Pour ce faire, le meilleur moyen est d'administrer le médicament à une population suffisamment nombreuse d'un point de vue statistique mais en ayant recours à ce que l'on appelle une «
expérimentation en double aveugle » : on donne à chacun des malades tirés au sort, soit le principe actif à tester, soit un médicament en tous points comparables mais sans le principe nullactif ; on parlera alors dans ce dernier cas de « groupe placebo ». Bien entendu, ni le malade, ni le médecin expérimentateur ne savent si le médicament administré est « actif » ou simplement placebo. A la fin de cette enquête, on fera une « sortie de l'anonymat » et on comparera les résultats cliniques des deux séries. Le nouveau médicament sera considéré comme apportant un « plus thérapeutique » si l'écart d'amélioration de la série active est statistiquement significatif par rapport à celui du placebo. Il pourra alors bénéficier d'une AMM ou Autorisation de Mise sur le Marché, délivrée par le Ministère de la Santé, tant à l'échelon national qu'européen.. Signalons, pour être complet, que tout au long de la commercialisation et de l'utilisation du médicament, ce dernier sera l'objet d'une surveillance constante par les divers services de pharmacovigilance qui pourront à la longue réunir des informations sur des milliers, voire des centaines de milliers de malades. Cette surveillance après commercialisation du médicament est appelée "phase IV".

 
     On comprend aisément qu'il s'agit d'une procédure lourde, coûteuse mais totalement incontournable. On estime qu'il faut environ une dizaine d'années pour effectuer l'ensemble du processus avant commercialisation mais c'est la seule voie pour être (assez) raisonnablement sûr de ce que peut apporter le nouveau médicament.

 

 

 

 
Le cas particulier de l'homéopathie

 

 

     Les médecins homéopathes ont toujours refusé de se plier à cette méthodologie indispensable et c'est bien là que le bât blesse... Ils s'y refusent en arguant du fait qu'un « malade homéopathique » est particulier, que ses rapports avec son médecin sont très spéciaux (principe d'adaptation), etc. Il existe, bien sûr, quelques études démontrant l'efficacité du traitement homéopathique mais elles portent sur de petits nombres de malades et leur méthodologie est douteuse. A l'inverse, les grandes études effectuées sur l'homéopathie n'ont en réalité jamais démontré une efficacité de la méthode supérieure à celle d'un simple placebo.

 

 

 

 
Qu'en conclure ?

 

 

    Évoquons tout d'abord l'essence même de l'homéopathie qui repose notamment sur le principe de dilution : en France, les dilutions courantes vont jusqu'à 30 CH, le taux de dilution est donc de 10-60 mais dans de nombreux pays sont utilisées des dynamisations et dilutions allant jusqu'à 200 CH. Pour donner une idée plus juste, on reprend souvent cet exemple : une goutte d'eau (environ 0,05 ml) dans le lac Léman (88 900 millions de m3), cela représente une dilution d'environ 6-19, soit l'équivalent de 10 CH ;
une dilution à 30 CH, elle, correspond à 1 ml d'une substance-mère dans un volume de solvant correspondant à un cube dont l'arrête est de deux millions de fois la distance entre la Terre et le Soleil...

 
     Dans la même optique, la
succussion (fait de "dynamiser" une solution diluée en l'agitant) n'a aucun fondement scientifique.

 
     Comme, de plus, des études de bonne qualité méthodologique n'ont jamais pu être menées à bien sur cette discipline « médicale », on comprendra les réticences de beaucoup, et notamment de la majorité de la communauté scientifique, à en vanter les mérites.

 
     Avec la Belgique, la France est le dernier pays où l'homéopathie est encore remboursée par la 
Sécurité sociale mais il est vrai que notre pays assure 80% nulldu marché de ce type de médicaments... Une seule consolation : à la différence de bien des pays, l'homéopathe français doit être médecin (c'est le contraire en Suède) et on peut espérer qu'il saura se retourner vers d'autres moyens si d'aventure...

 
     Je veux bien que certains s'en remettent à des « sciences » approximatives dès lors que leur pronostic vital n'est pas en danger mais que de temps perdu ! Or on sait depuis longtemps que celui-ci ne se rattrape jamais.

 

 

 

Compléments : l'homéopathie de plus en plus contestée (mai 2015)

 

Une étude du National Health and Medical Research Council australien, une institution en matière de santé, vient de conclure à l'inefficacité complète de cette "médecine parallèle". L'institut a procédé à l'étude scientifique et statistique de 176 expérimentations cliniques concernant l'efficacité des médications homéopathiques sur 68 maladies différentes. Celles-ci allaient du SIDA aux toxicomanies, de la sinusite à l'otite et concernaient également l'arthrite, l'insomnie, l'eczéma, les brûlures au second degré, les diarrhées de l'enfant voire le choléra ou le paludisme, etc. Pour aucune des 68 maladies étudiées, l'homéopathie n'a été d'un quelconque secours, ne dépassant jamais l'effet placebo. La conclusion des scientifiques a été sans appel : "l'homéopathie ne doit pas étre utilisée en cas de maladies chroniques, sérieuses ou pouvant le devenir. Les personnes qui choisissent l'homéopathie mettent leur santé en danger s'ils rejettent ou retardent les traitements dont l'efficacité et la sécurité sont prouvées".

 

 

Compléments 2 : l'offensive de 131 académiciens contre l'homéopathie (décembre 2018)

 

   L'homéopathie est un placébo (cf lancet 2005 et toutes les autres méta-analyses) présumer du contraire est au mieux fallacieux voir mensonger. Un placebo c'est utile en médecine mais non remboursé... (lobbying de Boiron au niveau des lobbys de l'allopathie...)

petit rappel de ce qu'est l'homéopathie:

   Le fondateur de la doctrine homéopathique est Samuel Hahnemann (1755-1843), médecin allemand qui étudia   sur lui-même les effets de toutes sortes de plantes et produits divers et tira de lui même  ses conclusions à savoir la loi de similitude. Comme son nom l'indique "les semblables sont guéris par les semblables", simila similibus curantur, et d'établir un catalogue des affections ou maladies et en face des plantes ou produits guérisseurs.

   Certains produits restent toxiques comme l'arsenic, l'aconit, la strychnine ou le mercure ce qui rend leur ingestion impossible, et c'est à ce moment qu'Hahnemann invente le second principe de sa "science" : le principe de dilution, pour  éviter tout risque toxique, mais en réduisant d'autant les effets des produits. Qu'à cela ne tienne, Hahnemann va balayer cet argument en avançant, tout aussi gratuitement, que la dilution d'un produit, loin de lui ôter tout ses effets, au contraire les multiplie alors même que les effets indésirables de la toxicité, eux, disparaîtraient ! Un grand saut dans la magie...

   Hahnemann ajoute quelque chose de plus fort encore pour palier à cette lacune : la "dynamisation" des produits, c'est-à-dire une agitation par fortes secousses du produit dilué qui, paraît-il, le "dynamise". Application directe : mettez donc une goutte de whisky dans une bouteille d'eau, secouez-la fortement et enivrez-vous ! L'alchimie Hahnemannienne fonctionne-t-elle ? Non ? C'est parce que vous n'avez pas suivi le rituel bien précis : une seule unité de produit actif doit être diluée à 99 unités de solvant, puis secouez.

   Cette première dilution (nommée 1 CH pour "Centésimale Hahnemannienne") doit à son tour être encore diluée dans 99 unités de solvant puis encore "dynamisée", et on obtient une deuxième dilution centésimale (2 CH). Certaines dilutions atteignent ainsi 30 CH. Les principes actifs des solvants utilisés comme l'alcool, le lactose ou l'amidon, quant à eux n'existent pas, selon Hahnemann, ou n'interviennent nulle part dans les préparations des petites pilules.

   Arrivé à ce niveau de préparation, la foi est ici de rigueur pour pouvoir continuer à y adhérer, car qu'est-ce que l'homéopathie, lorsqu'on connaît son procédé de fabrication, sinon une profession de foi et de jolis postulats de la part de son créateur ? La magie remplace dorénavant la science...

   Homéopathie et dérives sectaire en médecine font souvent bon ménage...

   Au 18° siècle c'était sans doute acceptable. au 21° siècle...

(extrait d'une intervention par Nicolas-p le jeu sur le site Egora.fr le 6 décembre 2018)

 

 

Images 

 

1. échantillons homéopathiques (sources : http://www.haptonomie-blog.fr/)

2. que contiennent réellement ces granules ? (sources : sfmag.net)

3.  le "vrai" placebo ne porte évidemment pas son nom... (source : www.multisite.com)

4. les traitements homéopathiques sont remboursés par lAssurance maladie (source : linternaute.com) 
            (Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus) 

  

 

 Mots-clés : Samuel Hahnemann - allopathie - principe de similitude - adaptation homéopathique - dynamisation - sucussions - effet placebo - AMM - expérimentation en double aveugle 

 

(les mots en blanc renvoient à des sites d'informations complémentaires)

 

 

 

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Publié le par cepheides
Publié dans : #astronomie

 

 

 

     Aussi loin que remonte l'histoire de l'Homme, il semble que sa curiosité et son imaginaire l'aient amas-ouvert-dans-Cassiop-e.jpgattiré vers les étoiles. Bien avant le temps du modernisme et de la technique, les Anciens avaient déjà cherché à expliquer cette profusion de joyaux scintillants qui parsemaient leurs ciels nocturnes ; ils désiraient comprendre la signification profonde de ces décors en apparence mobiles au fil des nuits mais suffisamment fixes toutefois pour revenir, immuables et lointains, selon le rythme des saisons. Mélangeant science balbutiante et mystique incertaine, toutes les grandes civilisations du passé ont accordé aux étoiles une place prépondérante dans l'avancée de leurs destinées et, afin de les mieux repérer, les ont répertoriées selon des critères qui, tous, faisaient appel à des constructions théoriques. C'est ainsi que, traçant des lignes imaginaires reliant ces soleils dont ils ne comprenaient pas encore la nature, leurs savants ont édifié de subtiles constructions géocentriques : les constellations. Que ces lignes abstraites, unissant des étoiles sans lien aucun, ne soient identifiables que de la Terre seule n'avait aucune importance aux yeux des habitants puisque leur unique univers était leur planète. Ces repères servaient essentiellement aux voyageurs de la Terre des origines – les caravanes traversant les étendues désertiques puis les marins s'aventurant sur des mers inconnues – ainsi qu'à quelques astronomes des Religions.

 

      Pour calmer son angoisse existentielle, l'Homme a toujours eu besoin de s'en rapporter à des instances supérieures, inaccessibles, et dont les seules traces de leur existence résident dans des « signaux » qu'il convenait d'interpréter. Les étoiles ont longtemps tenu ce rôle puisque l'on ignorait tout de leur vraie nature : jusqu'à encore peu, la plupart pensait qu'il s'agissait, suivant Ptolémée, de « joyaux » accrochés sur une sphère extérieure à la Terre. L'astronomie a heureusement remis tout cela en perspective. Ah, l'astronomie... Certainement une des plus belles disciplines scientifiques - qui ne peut qu'observer et jamais toucher (ou si peu) - et qui révèle tout le génie de l'Homme, capable, à force d'observations et de contre-observations, d'expériences indirectes et de développement de ses outils d'analyse, de suggérer, de prédire, de comprendre enfin.

 

      Venue des temps anciens, et hélas seulement séparée d'elle par deux petites lettres, l'astrologie croit pouvoir expliquer l'Univers et surtout anticiper l'avenir. A l'échelle de l'individu, elle prétend prédire le futur des uns et des autres, comme si celui-ci était inscrit par avance dans un grand dictionnaire de l'Humanité. Quels matériaux utilise-t-elle pour asseoir ses certitudes ? Les planètes, bien sûr, mais aussi les étoiles ou plus précisément leur agencement sous la forme de constellations ce qui, on l'a dit, relève de l'absurde : une constellation n'est qu'une vue théorique, créée par l'Homme pour repérer plus facilement les étoiles depuis la Terre et ne représentant rien de réel.

 

     Prenons un exemple : la constellation du Scorpion, essentiellement visible de l'hémisphère austral. On peut la décrire de deux manières : littéraire ou astronomique.

 

Scorpius
constellation du Scorpion

 

 

     * littéraire  (j'ai écrit ces lignes il y a quelques années) : le Scorpion est une superbe constellation, peut-être une des plus remarquables qu'il soit donné d'observer par une belle nuit sans lune. Il est dominé par la géante rouge Antarès, une immense étoile incandescente, surveillée de près par les scientifiques redoutant sa transformation possible en supernova. Antarès unit la tête de l'arachnide à son corps et par sa magnificence éclipse tous ses autres partenaires imaginaires. C'est ainsi que l'œil même averti n'accorde guère d'attention aux derniers astres de la constellation, ceux qui composent la queue recourbée du prédateur céleste, notamment Shaula, l'ultime soleil du groupe, la pointe du dard dans le bestiaire cosmique des anciens.

 

 

     * astronomique : la constellation du Scorpion, traversée par l'écliptique et appartenant de ce fait au zodiaque, s'inscrit surtout dans une très riche région de la Voie Lactée. Antarès est l'étoile la plus brillante de la constellation du Scorpion. Géante rouge de type spectral M1 en fin d'existence, elle nous apparaît bien rouge (son nom, qui signifie Rivale de Mars, se réfère à cette caractéristique). Elle est située à 700 années-lumière et sa magnitude absolue est autour de -5,28, soit une luminosité 10 000 fois supérieure à celle du Soleil. Les autres étoiles composant cette constellation sont respectivement : Argas (distance : 270 années-lumière ou al) ; Epsilon (distance : 65 al). Kappa (distante de 500 al) ; Upsilon (à 500 al) ; Tau (400 al) ; Pi (à 500 al) ; Acrab ; Dschubba ; Lesath, autre étoile multiple, (108 al) ; Alniyat, étoile massive bleue à 800 al ; Grafias correspondant à deux étoiles rapprochées par la perspective : Dzêta-1 Scorpii, supergéante bleue et Dzêta-2 Sco, une géante rouge, éloignée de 116 al, qui brille comme cent mille soleils et est 60 fois plus massive que le nôtre ; Shaula en fait trois étoiles associées distantes de 700 al ; Xi Scorpii, étoile double, à 68 al.

(sources : Imago Mundi, http://www.cosmovisions.com/sco.htm).

 

     On comprend bien que ces étoiles n'ont absolument rien en commun nullmise à part leur proximité apparente dans un coin de notre ciel terrestre. Certaines d'entre elles sont très éloignées et très lumineuses, d'autres plus proches mais moins brillantes. Une illusion géométrique...
  
     Ce qui est vrai pour le Scorpion l'est à l'évidence aussi pour toutes les autres constellations. Dès lors, comment ces corps célestes épars pourraient-ils avoir une quelconque influence sur nos destinées ? Non, le
Zodiaque est une construction imaginaire héritée d'un passé d'ignorance. L'astrologie aussi...

 
 
 

Glossaire

 

* écliptique : grand cercle sur la sphère céleste représentant la trajectoire annuelle du soleil vue de la Terre
  
* zodiaque : le zodiaque est le nom de la zone dans les cieux autour de l'écliptique où sont observés les déplacements du Soleil ainsi que des planètes. Le nom « zodiaque » vient du mot grec zodiakos, « cercle de petits animaux » Ce nom vient de ce que toutes les constellations du Zodiaque (sauf la Balance, anciennement partie du Scorpion) figurent des créatures vivantes.
  
*
magnitude : en astronomie, la magnitude mesure la luminosité - depuis la Terre - d'une étoile, d'une planète ou d'un autre objet céleste. Elle peut-être apparente ou absolue. Cette grandeur a la particularité d'avoir une échelle logarithmique inverse.
 
*
année-lumière : c'est la distance parcourue par un photon (ou plus simplement la lumière) dans le vide, en dehors de tout champ gravitationnel ou magnétique, en une année julienne (365,25 jours ; soit : 31 557 600 secondes). La vitesse de la lumière dans le vide étant (par définition) de 299 792, 458 km/s, une année-lumière est approximativement égale à 9 460 milliards de km.
 
 
 
Brève : la Lyre au zénith (autre exemple)
  
   C'est l'une des plus petites et des plus jolies de toutes les constellations : la Lyre passe au zénith, entre 22 heures et 1 heure du matin, durant tout le mois d'août. Bordant la voie lactée, elle est facile à reconnaître, dessinant un petit losange accroché à la brillante étoile Véga. Apparemment, toutes les étoiles de la Lyre semblent situées à la même distance, comme piquées sur la voute céleste. C'est bien sûr une illusion, et la constellation de la Lyre n'a aucune réalité physique : Véga se trouve à 25 années-lumière de la Terre et les quatre étoiles du losange, Dzéta, Sulaphat, Sheliak et Delta, se situent respectivement à 150, 630, 900 et 1000 années-lumière !
(Serge Brunier, Science & Vie, n° 1103, août 2009)

 

Images

 

1. jeunes étoiles dans M 103 (amas ouvert dans Cassiopée)

2. constellation du Scorpion (source : membres.lycos.fr/nlonv/)

3. Universum, C. Flammarion, gravure sur bois, Paris 1888, Coloris : Heikenwaelder Hugo, Vienne 1998 (sources : www.astrofiles.net)

(Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)
 

 

 

Mots-clés :  astronomie - astrologie - constellations - constellation du Scorpion - Antarès - zodiaque

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Publié le par cepheides
Publié dans : #Évolution

 

 

 

      

 

     A tout seigneur, tout honneur, on le sait bien, une des cibles privilégiées des obscurantistes est la théorie de l'évolution (bien plus qu'une théorie, on y reviendra). Pour introduire la réflexion sur le sujet, quel meilleur moyen que de citer les premières lignes de l'article écrit par Pascal PICQ, , paléoanthropologue et maître de conférences au Collège de France, dans un numéro récent de l'excellente revue "Pour la Science" (Pour la Science, n° 357, juillet 2007, p. 40). Je le cite :

 

     Une des plus belles avancées des connaissances en science se voit rejetée comme jamais auparavant. Le patient travail de recherche plus que centenaire d'une communauté de femmes et d'hommes de différentes nations et de diverses cultures se retrouve contesté sur des fondements que l'on croyait révolus depuis des décennies. L'une des plus grandes contributions à la pensée moderne et universelle attachée à la modernité est à nouveau menacée par l'obscurantisme : l'évolution.
Récemment, les médias se sont alarmés de la diffusion massive et ciblée de plusieurs milliers d'exemplaires d'un ouvrage richement illustré. L'auteur prétend y démontrer que la théorie de l'évolution est erronée, que toutes les espèces connues aujourd'hui sont inchangées depuis des milliards d'années, car créées comme telles. La pseudo-argumentation est aussi pauvre que fallacieuse : puisque des animaux fossiles ressemblent - en première approximation - aux animaux actuels, l'évolution n'existe pas. L'objectif du livre n'est pas d'argumenter, mais de semer le doute chez ceux qui ne connaissent pas la théorie de l'évolution. Cette offensive islamique appelle la réprobation dans nos contrées laïques. Cependant, peu de commentateurs ont souligné que cette action de propagande remarquablement exécutée vient de Turquie, le seul pays musulman officiellement laïque. Mais n'oublions pas que cette menace s'inscrit dans un mouvement plus profond, plus ancien et mieux organisé qui vient de l'Ouest : le créationnisme porté par les évangélistes fondamentalistes américains selon qui l'Univers et donc la Terre ont été créés par une intelligence supérieure, un dieu.
L'Europe laïque, dont la France, se pensait à l'abri de ces controverses d'un autre âge : erreur !
 
 
     L'image représente un trilobite (voir glossaire). Franchement, quel autre moyen d'expliquer le règne de ces animaux (plusieurs dizaines de MILLIONS d'années), disparus il y a si longtemps lors d'une extinction de masse, que par la théorie de l'évolution ? Des disparitions qui concernent près de 99% des espèces ayant un jour existé...
 
 
schiste de Burgess

 

la faune du shiste de Burgess
(voir le sujet : le schiste de Burgess)
 
 
     Oui mais, les créationnistes veulent à tout prix  une finalité, un grand dessein organisé par quelque "grand architecte" de l'Univers (de préférence le leur) or il n'y a, à l'évidence, aucune finalité, aucun but  dans l'apparition, la vie puis la disparition de millions d'espèces animales, comme ça, au hasard, parce que les circonstances sont soudain devenues défavorables (qu'on se souvienne du météore du Yucatan qui décima les dinosaures : à quelques milliers de km près - une misère pour l'espace - il aurait évité la Terre, les dinos auraient été épargnés et nous ne serions pas là pour en parler...). Eh oui, n'en déplaise à certains, si le film devait repartir de zéro, comme le dit le paléontologue Gould, il est très peu probable que les mammifères - et donc les hommes - soient à nouveau sélectionnés. Parce qu'il s'agit d'une sélection qui ne tient compte que des facteurs de circonstance (adaptation ou pas à un moment donné) et que la Nature avance à l'aveugle, par tâtonnements, sans but précis. Un hasard, en somme.
  
     Mais, après tout, moi, je veux bien que chacun ait ses propres croyances : c'est souvent le moyen de se rassurer à bon compte. Sauf que, lorsque la science explique, qu'elle démontre, qu'elle prédit même parfois, les préjugés doivent alors s'effacer. Sinon, c'est nier l'évidence. Rappelons-nous ce vieil adage de la Rome de jadis: "quos vult perdere, Jupiter dementat" (Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre) !. Ne nous laissons pas aveugler par les faux prophètes et les gourous de pacotille.
 
 
  
 
 
Glossaire
 
     * trilobites : les trilobites (ou Trilobita) constituent une classe d'arthropodes marins fossiles ayant vécu durant le paléozoïque (ère primaire) du Cambrien au Permien. Les derniers trilobites ont disparu lors de l'extinction de masse à la fin du Permien, il y a 250 millions d'années. Les trilobites sont bien connus car ils sont certainement le second groupe le plus répandu de fossiles après les dinosaures. Par ailleurs, ils ont donné les fossiles les plus diversifiés : on recense entre neuf et quinze mille espèces. La plupart d'entre elles étaient des animaux marins simples et petits, qui filtraient la vase pour s'alimenter. (in Wikipedia France)
 
 
Images
 
1. algues bleues, la plus ancienne forme de vie sur Terre (sources : forum.mikroscopia.com)    
2. trilobite (sources : krlphotography.typepad.com)
3.  les animaux de la faune du schiste de Burgess (source : www.maxicours.com)

 (Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)

 
 
Mots-clés : trilobite - théorie de l'évolution - extinctions de masse - météore du Yucatan - Stephen J. Gould 
 (les mots en blanc renvoient à des sites d'informations complémentaires)
 
 
 
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Mise à jour : 27 mars 2023

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