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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #médecine

 

                                       

 

 

   

     La pandémie de grippe A avance à son rythme, qui est rapide : on en parle tous les jours à la télévision et dans les journaux. Certains de nos compatriotes semblent par avance terrorisés, d’autres affectent de traiter l’affaire par le mépris, d’autres encore hésitent, doutent, s’interrogent. La cacophonie atteint son paroxysme lorsqu’on évoque l’éventuelle vaccination : s’agit-il d’une étape indispensable dans l’éradication du virus ou d’une opération de marketing sciemment organisée par l’industrie pharmaceutique ? Les Pouvoirs publics s’impliquent-ils autant parce qu’ils possèdent des informations tenues secrètes ou, suite à l’effet canicule de 2003, « ouvrent-ils le parapluie » pour se protéger d’éventuelles critiques à venir ? Face à tant d’incertitude, voire d’incohérence, sur un problème pourtant sérieux, essayons d’y voir un peu plus clair.

 

 

 

 

Intérêt et limites de la vaccination en pathologie virale

 

     Rappelons tout d’abord qu’une campagne de vaccination est une opération préventive destinée à empêcher la diffusion d’un agent – ici un agent viral – à l’ensemble d’une population et surtout aux personnes fragiles (dites « personnes à risques ») que ce soit en raison de leur âge ou d’une affection dont ils sont porteurs. Car, on l’a déjà écrit dans un sujet précédent (voir sujet : grippe A(H1N1), inquiétudes et réalités), il n’existe pas de traitement curatif en cas d’affection virale : la prévention paraît donc une attitude logique. Sauf que cela dépend de la maladie en cause : le vaccin – on le verra – n’est jamais un acte totalement anodin (même s’il est en principe très bien toléré) et risquer un effet indésirable même simplement potentiel pour une maladie somme toute banale est discutable. La première des exigences est donc d’évaluer les risques encourus par la population en cas d’infection, ici par le virus H1N1, et c’est là que cela devient compliqué : la maladie est nouvelle (en tout cas pour la majorité des gens actuellement vivants) et on a du mal à apprécier sa dangerosité. Y a-t-il moins de risques en vaccinant ou en ne faisant rien ? Première interrogation.

 

 

 

 

Fabrication d’un vaccin : le cas de la grippe A

 

     Dans une vaccination, le but est d’obtenir une certaine quantité d’antigènes dont l’innocuité est certaine mais qui, injectée à un organisme vivant, est susceptible d’entraîner de sa part une réaction de rejet par son système immunitaire ; dès lors, lorsque l’organisme sera en contact avec le vrai virus, l’organisme « reconnaîtra » l’élément étranger et s’en débarrassera avant que ce dernier ne cause de dégâts. Voilà pour la théorie. Cette approche s’est trouvée légitimée dans bien des maladies, soit non virales comme le tétanos ou la diphtérie, soit virales comme la rage ou la grippe saisonnière (dite grippe habituelle car nous la voyons se manifester chaque année au début de l’hiver). On sait par ailleurs qu’il faut plusieurs mois pour fabriquer un vaccin de qualité (c'est-à-dire efficace et sans danger) et, dans le cas de la grippe saisonnière, c’est bien ce qu’il se passe habituellement puisque le vaccin est fabriqué durant les 6 mois de période chaude de l’hémisphère considérée.

 

     La donne est différente avec la grippe A puisque nous nous trouvons ici dans l’urgence (la pandémie est en marche) pour fabriquer un vaccin pour la première fois avec ce type de souche virale. Et ce d’autant que ce n’est pas aussi simple qu’avec la grippe habituelle. En effet, selon les souches incriminées, la réaction du système immunitaire est variable : par exemple, pour la grippe habituelle, pas de problème et il ne faut qu’une toute petite quantité d’antigènes pour obtenir la réaction de défense de l’organisme (probablement parce que des souches voisines ont déjà circulé les années précédentes). C’est tout le contraire avec la grippe aviaire H5N1 (ou la souche H7N9 qui frappe la Chine en 2013) : ce virus entraîne très peu de réactions de défense de la part du système immunitaire, un peu comme s’il n’était pas reconnu pour ce qu’il est ; or, il s’agit d’un tueur impitoyable puisqu’il entraîne la mort plus d’une fois sur deux. Il est donc impératif pour une vaccination efficace de rendre le système immunitaire « sensible » au virus H5N1 et, pour ce faire, on doit le « stimuler » avec des produits appelés adjuvants : nous y reviendrons. Et la grippe A(H1N1) dans tout ça ? Elle occupe, semble-t-il, une position intermédiaire. Au début de l’épidémie, on a eu l’impression que son immunogénicité ressemblait à celle de la grippe aviaire (c'est-à-dire très faible) puis, au fur et à mesure qu’on en a su un peu plus, on s’est rendu compte que cette immunogénicité devait être meilleure que supposée au début et que, en définitive, la reconnaissance du virus (ou de sa fraction antigènes) était nettement plus forte que pour la grippe aviaire. Dès lors, on peut se poser la question de la nécessité de renforcer la reconnaissance du virus par le système immunitaire, donc de l’utilité d’adjuvants dans le vaccin. Deuxième interrogation.

 

 

 

Les adjuvants sont-ils indispensables dans le vaccin contre la grippe A ?

 

     Comme on vient de le voir, pour certains virus particulièrement mal reconnus par l’organisme, il est nécessaire de renforcer leur détection par des éléments complémentaires qu’on nomme adjuvants (un adjuvant, en pharmacologie, est un « additif » sans effet thérapeutique dont le seul rôle est de renforcer l’action du principe actif). Les plus utilisés aujourd’hui sont les sels d’aluminium et des émulsions à base de squalène (tandis que ceux à base de mercure sont abandonnés). Cela présente-t-il un problème ? Eh bien, d’une certaine façon, oui : ces adjuvants renforcent bien l’action des vaccins mais ils ont été accusés de provoquer des effets indésirables parfois plus graves que la maladie elle-même… Par exemple, il y a quelques années, la vaccination contre l’hépatite B a, en France, été vécue comme susceptible d’entraîner l’apparition de scléroses en plaques. En Grande-Bretagne, c’est le vaccin contre la rougeole (une maladie mortelle chez nos amis britanniques) dont on a prétendu qu’il pouvait induire l’apparition de symptômes autistiques. Précisons que les liens statistiques n’ont jamais pu être prouvés entre les vaccinations et ces maladies mais la méfiance règne (attisée par les opposants aux vaccinations dont les buts ne sont d’ailleurs pas forcément médicaux).

 

     Y a-t-il donc réellement un avantage à fabriquer un vaccin complété avec des adjuvants pour la grippe A(H1N1) ? On a dit que le taux global de reconnaissance du virus par le système était quand même plus faible que celui de la grippe habituelle ; en l’occurrence, si le vaccin ne contient pas d’adjuvants, il faudra certainement procéder à une double vaccination à trois semaines d’intervalle… alors qu’on manque de temps ! Ce temps qui passe trop vite et dont on a parfois si cruellement besoin ! A ce propos, parlons chiffres un instant : nous sommes à présent fin novembre et la vaccination est entrée dans sa phase active depuis près de 3 semaines, avec un peu de retard sur le programme prévu (mais, compte-tenu du temps assez clément, la grippe A, elle-aussi, est un peu en retard). Les personnes "à risques" ont été appelées en premier, suivies des femmes enceintes et, actuellement des élèves et lycéens. Il est encore néanmoins trop tôt et donc difficile d'évaluer l'impact réel de la campagne. Un grand nombre de personnes refusent toujours la vaccination (mais cela varie selon les jours et... les infos à la télé !). A l'inverse, j'ai parmi ma clientèle un nombre non négligeable de malades avec une lourde polypathologie qui attendent encore de recevoir leur convocation ; ailleurs, des centres sont tantôt déserts, tantôt pris d'assaut. En somme, quelques dysfonctionnements mais une avancée certaine. Tout cela suffira-t-il alors qu'une deuxième vague de l'épidémie est prévue au premier trimestre 2010 et que l'actuelle n'a pas encore atteint son pic maximal ? L'avenir le dira mais je rappelle qu’une épidémie - et c’est d’ailleurs bien ce qu’il se passe avec la grippe habituelle – commence à décliner lorsque 50 % de la population environ a été soit vaccinée, soit malade. On voit donc que, au-delà des cas strictement individuels (faut-il ou non se faire vacciner ?), il existe un enjeu de santé publique…

 

     Revenons au problème des éventuels adjuvants. L’immunogénicité plus faible de la grippe A(H1N1) oblige également à utiliser des quantités d’antigènes plus importantes or c’est cette fraction du vaccin qui est la plus longue à produire. Toujours le facteur temps ! La présence d’adjuvants permettrait donc une réponse vaccinale plus précoce mais à quel prix ? Dans le doute, certains pays ont décidé de ne pas employer de tels vaccins : c’est, par exemple, le cas des États-Unis qui, échaudés par une politique vaccinale douteuse lors d’une épidémie sur leur territoire en 1976, ont décidé de ne pas utiliser de vaccins avec adjuvants contre le virus H1N1, une réserve que ne partagent pas les  autorités européennes et donc françaises. Pour être complet – et pour la petite histoire – l’épidémie de grippe porcine qui, en 1976, aux États-Unis, a laissé un si mauvais souvenir (des effets indésirables furent rapportés… mais sans toujours de relation évidente avec la vaccination) avait été anticipée par des vaccins… sans adjuvants !

 

 

 

Faut-il se faire vacciner ?

 

     Disons le d’emblée : la vaccination n'est pas obligatoire et l’attitude adoptée sera certainement fonction de l’état de santé de chacun mais aussi – et peut-être surtout – des croyances et préjugés personnels…

 

     Il existe toutefois quelques éléments d’ordre général qui permettent d’engager une réflexion plus rationnelle :

 

·  D’abord et on l’a déjà dit, la vaccination n’est pas qu’un simple geste individuel puisque intervenant à l’échelle de la population pour peu qu’elle soit suffisamment importante…

 

·  Pour les individus à risques (insuffisants respiratoires, immunodéprimés, etc. voir le sujet : grippe A(H1N1), inquiétudes et réalités), il paraît logique de fortement conseiller une vaccination car pour ces personnes, le syndrome grippal clinique pourrait se révéler très dangereux.  

 

·  Cas particulier des personnes à risques pour la grippe A(H1N1) : à la suite du (léger) recul épidémiologique qu’on a sur cette maladie, on sait que certains groupes d’individus sont particulièrement menacés (ce qui n’est pas le cas avec la grippe habituelle),  à savoir les femmes enceintes, notamment lors de leur troisième trimestre de grossesse, les enfants surtout en bas-âge et, d’une manière plus générale, les personnes jeunes. La vaccination est donc proposée au cas par cas, avec le vaccin sans adjuvants pour les femmes enceintes, certes moins actif mais aussi potentiellement moins agressif. A ce propos, cassons-le cou à une vieille rengaine : le vaccin avec adjuvants n'est pas proposé aux femmes enceintes parce qu'il est "plus dangereux" mais parce que, pour des raisons éthiques, il n'a jamais pu être testé chez elles. Ce qui est d'ailleurs également le cas de tous les médicaments du marché avec comme effet pervers de disposer de moins en moins de traitements pour les femmes enceintes, au fur et à mesure du retrait des "anciens "médicaments (qui avaient été jadis utilisé chez elles sans précautions particulières).

 

·  Concernant la population « en bonne santé » : c’est ici que l’interrogation est la plus forte car il convient de savoir si la vaccination peut ou non être utile chez le « malade de base » ; en effet, après tout, un syndrome grippal ne dure que quelques jours durant lesquels seule une partie des personnes atteintes est réellement alitée tandis que pour beaucoup le tableau sera celui d’un gros rhume (en tout cas, si l’on en juge par ce que l’on sait aujourd’hui de la maladie). Bon, alors, ce n’est pas si grave, Docteur ? Non ce n’est pas si grave… sauf que, pour quelques personnes apparemment bien portantes, la grippe peut tuer sans qu’on sache vraiment pourquoi. C’était déjà vrai avec la grippe habituelle et ça l’est encore plus avec cette grippe A. Il est assurément difficile de se faire une idée : certaines études parlent d’un taux de mortalité de 1 pour mille (quand même pas loin de 35 000 morts rien qu’en France en pareil cas !) tandis que d’autres avancent le chiffre plus rassurant (et plus probable) de 1 pour 100 000. Les personnes touchées par ce qu’on appelait jadis une forme de grippe dite « maligne » seraient, selon l’OMS, plutôt jeunes (moins de 35 ans) et 40% d’entre elles n’auraient jamais eu la moindre maladie grave. Peu de morts en somme par rapport au nombre important de malades mais quand ça concerne directement quelqu'un chez vous… Le vaccin peut en principe empêcher cela mais qu’en est-il alors des risques à long terme que nous évoquions plus haut ? Comme souvent en médecine, il n’y a pas de réponse univoque et ce sera donc à chacun d’apprécier.

 

 

 

Quelles sont les propositions des Pouvoirs publics ?

 

     Les pouvoirs publics - d'ailleurs critiqués par certains mais c'est toujours ainsi en pareil cas - ont été résolument interventionnistes (un souvenir de la canicule de 2003 ?) et, en France, alors que notre pays ne représente que 1% de la population mondiale, on a commandé plus de 10% des vaccins disponibles. Comme je l'ai déjà dit, la vaccination n'est pas obligatoire. Les différentes catégories à risques ont donc d'abord été appelées et on va tout prochainement proposer le vaccin à l'ensemble de la population avec un succès qu'il est difficile de prévoir : faible s'il existe des nouvelles alarmantes sur le vaccin (comme récemment au Canada) et surtout si elles sont attisées par les ligues antivaccination, plus important au fur et à mesure que les médias rapporteront le nombre forcément progressif des décès. 

   

 

     Pour le reste de cette histoire, il faudra attendre de voir comment la pandémie évolue : elle-seule nous dictera l’attitude finale à adopter… et ce qu'il conviendra de faire l'année prochaine. Parce que, à moins d'une grosse surprise, le virus de la grippe A nous accompagnera encore quelque temps... non sans avoir muté et donc nécessité une revaccination annuelle.

 

 

 

 

Images :

 1. masques (sources : www.corsematin.com/)

2. se protéger (sources : www.mecanopolis.org/)
3. virus de la grippe A(H1N1) (sources : farm4.static.flickr.com)
4. vaccination (source : www.lexpress.fr)
5. la femme enceinte, une cible (sources : www.atoutfemme.com/)
6. bisous... protégés ! (sources : 24heures.ch)
 (Pour lire les légendes des illustrations, passer le pointeur de la souris dessus)
 
  
 
Mots-clés : grippe A(H1N1) - grippe aviaire (H5N1) - effet indésirable - antigène - système immunitaire - adjuvant - immunogénicité - squalènes - hépatite B - rougeole - épidémie de grippe porcine américaine
 (les mots en gris renvoient à des sites d'informations complémentaires)
 
 
 
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Mise à jour : 4 mars 2023
Commenter cet article
S
<br /> Bonjour à tout le monde. Je voudrais à mon tour poser des questions sur le vaccin de la grippe A, questions qui me préoccupent beaucoup : d'après ce que disent les radios et la télévision, il<br /> semblerait que le virus commence à muter, dès lors quel est l'intérêt de la vaccination ? Pourquoi risquer d'éventuels ennuis avec un vaccin qui ne sera peut-être plus actif dans quelques semaines<br /> ? Vous citez le SIDA comme étant le champion de toutes les mutations au point qu'on ne peut pas lui fabriquer de vaccin : et si la grippe A devenait comme lui ? Merci de votre réponse.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Non, je tiens à vous rassurer d'emblée : le virus de la grippe A n'a rien à voir avec celui du SIDA et, en conséquence, sa fréquence de mutation est beaucoup plus<br /> lente et partielle que celle du VIH ! Il n'empêche que, comme tous les virus, une de ses caractéristiques est de pouvoir muter, c'est-à-dire, se transformer bien plus vite qu'une bactérie. On sait<br /> bien que le vaccin contre la grippe saisonnière doit être refait (avec les souches mutantes) chaque année afin d'obtenir une bonne nouvelle immunité : il en sera certainement de même avec celui de<br /> la grippe A. On a d'ailleurs déjà signalé des mutations de ce virus mais qui ne concernent pas les sites de sa structure spatiale reconnus par les anticorps humains obtenus avec le vaccin actuel.<br /> En fait, cette mutation porte sur une partie seulement de cette structure, mutation qui le rend plus agressif contre les voies respiratoires. Pour une mutation complète, plus longue à survenir, il<br /> faudra probablement attendre une année (comme pour l'autre grippe) ce qui permettra d'obtenir un nouveau vaccin en temps et en heures...<br /> <br /> <br />
G
<br /> D'accord avec vous !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Excellent !<br /> <br /> <br />
G
<br /> Si vous dites à vos patients (que vous devez effectivement respecter) que vous vous êtes fait vacciné c'est parfait : vous voyez qu'on peut réussir à être à peu près d'accord ? Vive le débat !<br /> (Pour le nouveau pari Pascalien, dans 1 cas on attend de se faire vacciner qu'il soit éventuellement trop tard, dans l'autre on pense qu'il n'y a pas de raison que le vaccin pandémique soit<br /> fondamentalement différent du vaccin habituel : ce n'est pas équivalent !)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je ne cache bien sûr pas le fait que je sois vacciné à mes patients mais je ne le dis (s'ils le demandent et ils le font presque toujours) qu'après avoir évoqué avec<br /> eux la situation telle que je crois qu'elle se présente. Je conseille la vaccination à tous mais, au contraire des autres vaccinations comme le DT-polio, je n'insiste pas en cas de<br /> réticence...<br /> <br /> <br /> Je pense pour ma part, compte tenu des développements actuels, que la vaccination prendra progressivement son essor jusqu'à concerner environ 30% de la population<br /> générale. Ensuite, cela dépendra de l'évolution de la situation mais il ne faut pas oublier qu'il y aura probablement une seconde vague de la pandémie vers la fin du 1er trimestre 2010 et qu'elle<br /> risque d'être puissante alors...<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Non, vous ne m'avez pas très bien compris : c'est probablement de ma faute !<br /> Si vous me répondez encore, vous pouvez faire l'économie d'un discours médical : je fus de la partie !<br /> Je voulais dire que, en Santé Publique, il FAUT prendre des décisions, et vous n'en preniez pas (je note que vous vous êtes fait vacciner : c'est une décision, qui peut remplacer tous les discours<br /> !)<br /> Par ailleurs, pouvez-vous me citer un seul accident grave rattaché avec certitude à une vaccination ? (en dehors de la variole et de la coqueluche bien sûr, ou quelque vaccin vivant atténué !)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je suis d'accord pour que l'on prenne des décisions mais à la condition de les expliquer dès lors qu'il s'agit de la santé (mais c'est vrai dans d'autres domaines)<br /> d'autrui. C'est la raison pour laquelle je crois nécessaire d'obtenir le consentement du malade lorsque, bien sûr, cela est possible. Je suis par ailleurs tout à fait d'accord avec le fait que<br /> les vaccinations sont en règle générale très bien tolérées et que, si accident il y a, cela ne saurait peser face aux avantages considérables de la technique en termes de santé publique. Pour ce<br /> qui est de la grippe A, cela devrait être identique mais il s'agit quand même d'un pari dont nous n'aurons les résultats que dans quelques mois, qu'on le veuille ou non. Je reste donc sur ma<br /> position : j'explique au malade le pour et le contre et, s'il ne présente pas de facteur aggravant qui changerait la donne, c'est à lui de me dire ce qu'il veut.<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> En somme, à la fin, mais vous n'aimez probablement pas vous mouiller, vous préconisez le nouveau pari de Pascal : on en saura plus en mai 2010 !<br /> Ecririez-vous la même chose aujourd'hui ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Donc, si je comprends bien votre remarque, le fait de ne pas trancher de façon définitive correspond à un "désir de ne pas se mouiller". Et pourtant ! En médecine,<br /> il n'y a  pas très souvent LA solution à opposer à toutes les autres qui sont à éviter : il faut parfois mettre dans la balance les + et les - de chacune.<br /> <br /> <br /> Dans le sujet qui nous intéresse, il y a l'intérêt de la prévention (des gens en bonne santé peuvent mourir de la maladie sans qu'on sache pourquoi), et notamment<br /> chez les personnes à risque (en sachant que cette maladie touche préférentiellement les jeunes, les bébés et les femmes enceintes). D'un autre côté, il y a le vaccin qui sème le doute sur son<br /> innocuité à long terme. Même si je soupçonne fortement les lobbies anti-vaccination d'être à l'origine de cette suspicion, il n'est pas vain de considérer le problème et peser le pour et le<br /> contre. Du coup, au delà des personnes à risques qu'il faut impérativement protéger, c'est à chacun de se faire une idée en fonction de ce qu'il croit, de ce qu'il entend, de ce que disent ceux à<br /> qui il fait confiance; pour ma part, je me suis fait vacciner (car faisant partie du personnel soignant) mais je laisse à chacun de mes malades le choix (après en avoir discuté parfois<br /> longuement). Certaines personnes mourront de façon totalement inattendue... et on reprochera le fait de ne pas les avoir obligées à se vacciner; ailleurs, quelques autres feront des intolérances<br /> parfois graves au vaccin et on leur reprochera d'avoir céder aux sirènes de la vaccination... sans oublier le risque à long terme probablement nul mais qui sait ?<br /> <br /> <br /> Mon attitude n'est donc pas le souci "de ne pas me mouiller" mais l'exigence de, autant que faire se peut, responsabiliser chacun.<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> Bonjour Cepheides. Relisant votre article, je me pose une question en ce qui concerne la protection vaccinale contre la grippe A : si je me fais vacciner cette année, serai-je protégé l'année<br /> prochaine (comme, par exemple, plusieurs années de suite contre le tétanos) ou devrai-je me faire vacciner à nouveau (comme pour la grippe ordinaire) ? Merci de votre réponse et recevez mes<br /> encouragements sincères pour la poursuite de votre blog que je trouve excellent.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bonjour Henri L. Le virus de la grippe A(H1N1) étant avant tout un virus de la grippe (groupes influenzae et para influenzae), il se comportera comme n'importe quel<br /> autre virus grippal, c'est-à dire que, compte tenu de son taux de mutation élevé, il faudra très certainement prévoir une revaccination l'année prochaine... s'il est de retour ce qui, heureusement,<br /> n'est pas certain ! <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour Céphéides. Selon notre presse hexagonale, la majorité de nos chers compatriotes serait hostile au vaccin contre la grippe H1N1 : qu'en pensez-vous ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Effectivement, Carême-Prenant, j'ai également lu ça; je ne peux que répéter ce que j'ai toujours dit : il est indispensable de vacciner les personnes à risques et -<br /> c'est mon point de vue - le personnel de santé. Pour les autres, à chacun de voir : la vaccination n'est pas obligatoire et elle peut présenter des inconvénients à long terme (nul n'en sait rien)<br /> mais il y aura quelques (rares) morts chez des personnes en apparente bonne santé alors...<br /> <br /> <br />
L
<br /> Bonjour. A lire la presse (mais aussi votre article), l'épidémie grippale A devait être fulgurante et toucher la France entière : or, à la date d'aujourd'hui (8/10), l'épidémie semble ralentir; les<br /> autorités sanitaires nous donnent les chiffres suivants : 145 000 nouveaux cas il y a 15 jours et seulement 130 000 la semaine dernière. Ma question : est-ce qu'on ne se serait pas affolés un peu<br /> vite ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> On sait que la propagation du virus grippal a besoin d'un environnement plutôt froid et humide : septembre et début octobre ont été anormalement doux ce qui explique,<br /> me semble-t-il, le ralentissement de la diffusion de la grippe A. J'espère me tromper mais je suis à peu près certain que la flambée infectieuse aura lieu dès les premiers frimas... Ce qui nous<br /> aura probablement permis de gagner un peu de temps pour la vaccination des personnes à risques et c'est tant mieux !<br /> <br /> <br />
B
<br /> salut<br /> j'ai recu ma feuille pour le vaccin<br /> ben la dernière fois ( c'était la première) que je me suis fais piqué j'ai été malade pendant trois mois<br /> alors pas question cette fois ci et puis si je meurs ben c'est pas grave je suis retraité , ca fera de la place aux jeunes<br /> bonne journée<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Toujours bien documenté !<br /> Seriez-vous médecin ?<br /> Bisous.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je suis effectivement médecin mais, comme vous l'avez peut-être remarqué, ce blog s'intéresse surtout à l"astronomie et à la paléontologie : toutefois, l'actualité m'a<br /> en quelque sorte "forcé la main" et je me suis senti obligé de revenir sur la grippe A H1N1 (j'aborde de temps à autre quelques sujets de médecine), maladie à propos de laquelle beaucoup de gens<br /> s'interrogent. Voilou.<br /> <br /> <br />
M
<br /> Super blog, aussi je te remercie pour tout ce que tu nous offres et les apports de connaissance que tu m’offres à moi et à tous et que j’ai plaisir à découvrir, qui nous amene à reflechir...<br /> Restons ouverts et libre de choisir en comprenant … Merci vraiment du fond du cœur ! je t’offre à mon tour ce petit cadeau .... Cette Citation de Margaret Mead "Ne doutez jamais qu'un petit groupe<br /> d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même de cette façon que cela s’est toujours produit." ...a moi d'ajouter que la beauté est partout la beauté est en tout il nous<br /> faut simplement vouloir regarder cette beauté pour ressentir de la joie et de la sérénité ... Confucius à l'époque nous enseignait déjà : “S'il y a de la lumière dans votre âme, il y aura de la<br /> beauté en vous.<br /> S'il y a de la beauté en vous, il y aura de l'harmonie dans votre maison.<br /> S'il y a de l'harmonie dans votre maison, il y aura de l'ordre dans votre pays.<br /> S'il y a de l'ordre dans votre pays, il y aura de la paix dans le monde.” ...je te souhaite à toi et je vous souhaite à tous et toutes plein de douceur, une magnifique journée et n'oubliez jamais à<br /> celui qui ose et qui croit...tout est possible ... je t’embrasse fort ...avec présence et attention Marie-Christine<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Merci pour tes encouragements et la gentillesse de tes propos.<br /> <br /> <br />
J
<br /> Hello Cepheides!<br /> <br /> Désolée d'avoir plus trop laissé de commentaires ces temps ci avec les +5... j'ai pas eu beaucoup de temps libre ces dernières semaines.<br /> En tous les cas, ton article est très interressant. On parlait justement ce cette grippe avec les collegues un de ces jours. Je me demande si tout ca ne tourne pas un peu à la psychose. D'accord,<br /> il y a cette grippe mais je ne pense pas que la pandémie sera si terrible que ca, si?<br /> En tous les cas, je te souhaite une bonne soirée!<br /> A bientot !<br /> <br /> Jade/Aerith<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Comme je le dis dans le sujet, il ne faut pas avoir peur de cette grippe qui sera à peu près semblable à celle que l'on connaît habituellement. Le seul souci concerne<br /> les personnes fragiles qu'il faudrait vacciner mais en aura-t-on le temps ? L'avenir proche nous le dira. A bientôt !<br /> <br /> <br />
E
<br /> Bonsoir ,<br /> c'est très interressant ce que vous écrivez , instructif ,<br /> on en parle beaucoup de la grippe , et du vaccin , il y a des risques liés au vaccin qui n'est pas au point<br /> merci pour l'anniversaire de Percy<br /> passez une bonne soirée<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Toujours très intéressant à lire.<br /> Encore 4 séances de RX et ce sera la fin du protocole allant avec la chirurgie. Type 1 sans nodule ni métastase.<br /> Bien ch... quand même.<br /> j'ai fait le vaccin de la grippe saisonnière ce midi, ainsi que mon mari qui a déjà fait 2 pneumonies par le passé...<br /> Bisous.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Tant mieux...sauf pour les marchands de vaccin...ou les gouvernements (qui ont déjà passé commande) ?<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> bonsoir docteur<br /> curieusement je viens d'envoyer un article concernant la prévention (très court ) une de vos illustrations renvoie au "baiser" de Magritte ,mon peintre préféré.<br /> je souhaite que vos prévisions ne se réalisent pas...on en reparlera dans 2 ans ,si je ne succombe pas à autre chose. mais vous me direz sans doute de remercier tous ceux qui auront accepté la<br /> vaccination<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Merci, Durdan, de votre intervention. Magritte est également mon peintre préféré (d'où les photos de quelques unes de ses toiles au hasard des pages de ce blog). Quant<br /> aux prévisions auxquelles vous faites allusion, je ne les trouve pas si mauvaises que cela puisque que, au fond, j'écris que nous aurons deux grippes au lieu d'une cette année (et encore ce n'est<br /> pas sûr : la grippe A limitera peut-être la propagation de la grippe saisonnière) ce qui, vous l'avouerez, n'est pas si monstrueux, notamment en pensant à l'éventuelle mutation de la grippe aviaire<br /> H5N1... dont j'espère qu'elle ne surviendra jamais !<br /> <br /> <br />
P
<br /> Pas de vaccin pour moi, j'aime pas les piqûres.<br /> Non, sans rire, je ne pense pas que cette grippe soit si méchante, je me trompe peut-être, et je n'ai pas une confiance absolue dans les laboratoires.<br /> Bonne soirée<br /> Didier<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Je pense comme vous que cette grippe A ne sera pas si méchante que ça mais seul l'avenir nous le dira vraiment. En revanche, il existera certainement des personnes qui<br /> mourront de cette affection sans qu'on sache pourquoi... C'est à elles que je pense d'abord en souhaitant demeurer vigilant.<br /> <br /> <br />
A
<br /> et vous qu'allez vous faire?vous vaccinez ou pas?<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Comme je l'écris quelque part dans le sujet, il me paraît difficile de penser que les personnes en charge de la santé des autres ne se fassent pas vacciner, permettant<br /> ainsi la propagation plus rapide de l'affection (et même l'amplifiant puisque s'occupant de malades). Étant moi-même médecin, je me ferai donc vacciner dès que cela sera possible : je n'oublie pas<br /> que ces vaccins - en dépit des questions réelles qu'on peut se poser à leur sujet - sont contrôlés par des organismes indépendants lors d'essais cliniques conséquents avant leur commercialisation<br /> (d'où d'ailleurs le délai d'attente). S'il paraît logique que des particuliers, peu au fait de tels problèmes de santé publique, puissent hésiter (voire renoncer) face à une vaccination, cela me<br /> semble inconséquent de la part de professionnels aguerris... Cette opinion n'engage évidemment que moi !<br /> <br /> <br />

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