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Le blog de cepheides

Le blog de cepheides

articles de vulgarisation en astronomie et sur la théorie de l'Évolution

Publié le par cepheides
Publié dans : #éthologie

 

 

 dindon-parade-nuptiale.jpg

 

 

 

 

 

     Définir la part de l’inné et de l’acquis chez les êtres vivants : vaste programme aurait sûrement déclaré un personnage politique célèbre ! Il est vrai que le problème divise depuis toujours scientifiques, écrivains, philosophes, politiques, etc. et ce n’est certainement pas ici que l’on trouvera une réponse définitive… s’il en existe une. Ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir sur la question et chercher à faire un point, même s’il ne peut être que partiel et provisoire…

 

     Pour cela, puisque ne se conçoit bien que ce qui s’énonce clairement, il nous faut d’abord définir ce que sont ces deux aspects, apparemment antagonistes mais en réalité complémentaires, de la plupart des formes de vie.

 

 

 

L’inné et l’acquis

 

        * l’inné : il s’agit d’un comportement qui se retrouve chez tous les individus d’une même espèce, comportement déterminé génétiquement et ne nécessitant pas d’apprentissage préalable. Jadis, on utilisait l’appellation de comportement instinctif qui veut dire la même chose.

 

         * l’acquis : à l’inverse, il s’agit là d’un comportement secondairement construit à partir d’informations, d’expériences et, d’une manière plus générale, d’un apprentissage. Ce comportement est emmagasiné dans la mémoire individuelle de l’individu et ne concerne que lui.

 

     Il paraît donc clair que le comportement d’un individu est un mélange de ces deux facteurs mais la question essentielle – qui fait toujours débat – reste : jusqu’à quel point ? Et quelles sont les parts respectives de l’un ou de l’autre…

 

 

 

Quelques exemples de comportements innés

 

     Observés depuis la nuit des temps mais singulièrement avec les débuts de l’éthologie (par Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen dans les années 1930), les exemples de comportements innés sont légion : nous en sélectionnerons quelques uns pour illustrer ce propos.

 

 

          1. la parade nuptiale du canard colvert

 

     Pour séduire la femelle, le colvert use d’un ballet étrange pour qui n’en connait pas la signification : l’animal se jette hors de l’eau en sifflant, canard_colvert.jpgretombe en grognant puis se redresse en se raccourcissant avant de contempler sa future conquête ; il se met alors à nager autour d’elle, se dresse le plus qu’il le peut et lui présente les plumes de son arrière-tête avant de se baisser et de se redresser plusieurs fois tout en émettant d’étranges vocalises. Il est impératif que le canard mâle suive la procédure dans l’ordre précis, sans rien n’omettre, sinon la femelle ne lui attachera aucune importance…

 

     Tous les mâles intéressés par cette femelle suivront le même protocole, évidemment « instinctif ».

 

     Il existe des parades nuptiales, parfois fort compliquées, chez presque tous les animaux, depuis l’araignée jusqu’aux mammifères bien plus complexes comme le chien.

 

 

          2. la technique de construction des castors

 

     En dehors de l’Homme, le castor est probablement l’hydrographe animal le plus accompli. On sait que cet animal préfère de loin nager plutôt que se déplacer à terre : il va donc aménager des plans d’eau extrêmement élaborés, barrant des rivières par d’immenses digues (2 m de haut, plus decastor-construction.jpg cent mètres de long pour les castors américains) qu’il construit à l’aide de matériaux divers trouvés sur place (branches, pierres, boue) en n’omettant jamais de consolider son ouvrage en aval par des branches servant d’arcs-boutants, elles-même calées par de grosses pierres. Un processus compliqué s’il en est. On sait aussi qu’il apprécie parfaitement le poids des pièces de bois qu’il utilise : après avoir abattu un arbuste, il le débite en tronçons d’autant plus courts qu’ils sont larges de façon à en conserver le poids…

 

 

          3. l’épinoche

 

     L’épinoche est un petit poisson particulièrement bien étudié par l’éthologue Tibergen, déjà cité. Habituellement terne et nageant en bancs serrés, les mâles de cette espèce changent de couleur à l’approche du printemps : leur ventre devient rouge tandis que leur dos se pare d’une jolie couleur bleu-argenté. Ainsi transformé le poisson se met en quête d’un territoire où il construira un nid avec divers ingrédients, principalement des epinoche.jpgalgues. Dès lors, il défendra son territoire contre tous les intrus. Si l’un d’eux se présente, notre petit poisson se positionne tête en bas et fait mine de creuser. L’intrus est toujours là ? Il l’attaque sauvagement. C’est ainsi que Tibergen observa la scène suivante : il avait placé un aquarium contre une fenêtre et s’aperçut que, à la vision d’un camion postal rouge, le petit poisson entrait dans une rage absolue. Il comprit alors que c’était la couleur rouge (et non la forme ou l’éventuelle odeur) qui faisait réagir son petit pensionnaire. Il le démontra formellement en présentant au poisson des leurres : celui qui ressemblait parfaitement à un mâle épinoche mais sans coloration rouge était ignoré tandis que des leurres grossiers mais colorés en rouge entraînaient sa fureur…

 

 

          4. migration et hivernation

 

     A l’approche des frimas, certains animaux (notamment beaucoup d’oiseaux) migrent vers des cieux plus propices : ils retrouvent sans peine ces lieux plus cléments parfois très éloignés de leur villégiature d’été ; il s’agit à l’évidence d’un comportement génétiquement programmé et c’est le cas bien connu des hirondelles dont la sagesse populaire dit, lorsqu’elles reviennent,  « qu’une seule ne fait pas (encore) le printemps ».

 

     D’autres restent sur place, une migration leur étant impossible ou trop coûteuse en dépenses d’énergie. Ceux-là se préparent alors à l’hivernation qui consiste en un abaissement modéré de leur température corporelle (hypothermie) et d’une somnolence interrompue par de nombreux réveils (lorsqu’il existe une diminution très importante de la température interne de l’animal accompagnée d’une véritable léthargie, on parle alors d’hibernation).  Quel que soit le degré de léthargie, l’animal se prépare à l’épreuve du froid (sa fourrure ou son pelage s’étant épaissis à l’automne) en construisant un refuge souvent très élaboré tandis qu’il accumule des réserves de nourriture. C’est le cas bien connu de l’ours qui hiverne, n’interrompant pas tous ses mécanismes physiologiques (il peut donner naissance à des petits) tandis que la marmotte hiberne véritablement en ce sens qu’elle entre dans une profonde torpeur avec ralentissement de ses rythmes cardiaques et respiratoires et une température interne qui peut descendre jusqu’à 4°. Dans ce dernier cas, la marmotte a eu soin de construire son abri souterrain composé de pierres, de terre, de poils déglutis, etc., abri parfaitement clos – qu’on appelle hibernaculum – où plusieurs individus s’entassent bien serrés les uns contre les autres.

 

 

          5. la reconnaissance des oiseaux de proie

 

     Certaines espèces d’oiseaux reconnaissent immédiatement la silhouette d’un oiseau de proie planant dans le ciel SANS JAMAIS  l'avoir vu oiseau-de-proie.JPG auparavant (K. Lorenz) : cette information ne peut donc être transmise que par l’hérédité. Elle peut d’ailleurs rester cachée toute la vie de l’animal si ce dernier n’est jamais mis en présence de son prédateur. On comprend alors toute la difficulté de savoir ce qui revient à l’acquis ou à l’inné !

 

 

          6. d’autres exemples…

 

     … il en existe presque autant que d’espèces animales. J’ai déjà eu l’occasion d’en rapporter quelques uns dans un sujet précédent (voir comportements animaux et évolution) comme, par exemple, celui de la guêpe fouisseuse observée par l’entomologiste Fabre. Ici, la guêpe revient vers son trou avec sa proie mais, avant d’y pénétrer, abandonne sa victime et entre dans sa cache pour s’assurer que nul intrus n’y a pénétré. On déplace le butin de la guêpe de quelques cm et celle-ci n’a aucun problème pour le retrouver ; toutefois, elle recommence son manège de vérification de son trou comme si c’était la première fois et répétera ce manège autant de fois qu’on aura déplacé sa proie…

 

     De tels comportements sont innés, génétiquement transmis au fil des générations. C’est peut-être ce qui avait fait dire à René Descartes que les animaux (en tout cas dits « inférieurs ») ne sont que des mécaniques (il évoquait des « animaux-machines ») : erreur évidente car de nombreuses adaptations comportementales sont possibles et c’est bien là toute l’importance de l’acquis.

 

 

 

L’acquis tempère l’inné

 

     Plus un animal sera doté d’un système nerveux central développé, plus ses possibilités d’adaptation seront élevées ou, dit autrement, plus ses moyens de compléter l’inné seront importants : on parle alors d’apprentissage et on en distingue plusieurs formes :

 

 

   * le premier et le plus courant (au sein de la nature « sauvage » bien sûr) est la formule essais-erreurs. Confronté à un problème inopiné, l’individu va répondre au hasard : il ne retiendra que la procédure lui ayant permis d’atteindre son but et, parfois, il lui faudra bien des essais… mais, une fois le résultat obtenu, il conservera à titre individuel le « bon » moyen.

 

     On peut en rapprocher ce qu’on appelle l’accoutumance lorsqu’une situation se répète régulièrement. C’est, par exemple, le cas des pigeons qui viennent en masse dans un jardin public lorsqu’ils ont « compris » qu’une personne leur distribue à heure fixe de la nourriture.

 

 

   * l’imitation est un autre moyen qui concerne plutôt les individus disposant d’un système nerveux complexe comme les mammifères. Mais, même pour mésangedes animaux moins « développés neurologiquement » on peut se poser la question. L’éthologue américain Donald Griffin rapporte ainsi que les mésanges anglaises commencèrent dans les années 1930 à percer les capsules de bouteilles de lait abandonnées sur les pas de portes des maisons pour en boire le contenu. Comme il est peu probable que ce comportement se soit répété par hasard des milliers de fois, on peut facilement imaginer que certaines d’entre elles ont appris à imiter leurs congénères…

 

 

     *  l’apprentissage par empreinte

     Il s’agit ici d’une capacité d’acquisition rapide par un jeune qui s’attache à un individu précis. On parle alors d’imprégnation. Konrad Lorenz a pulorenz et ses oies montrer cet intéressant phénomène grâce à ses oies : il avait, en effet, remarqué, que les poussins s’attachent au premier objet mobile qu’ils voient à leur naissance (leur mère en principe, mais également un chien ou une simple balle de couleur). Dès lors, il entreprit d’être pour certaines de ses oies le « premier objet » visible par elles dès la naissance. L’image de l’éthologue suivi à la trace par toute une théorie de ces volatiles est restée célèbre…

 

 

     * le conditionnement

     Il y a en pareil cas le plus souvent intervention humaine : le dauphin qui fait des tours pour avoir une récompense ou l’animal de cirque qui « obéit » au dresseur en effectuant des exercices compliqués pour (hélas !) éviter le fouet…

 

 

     * le raisonnement

Il est à l’évidence réservé à l’Homme et à certains primates supérieurs puisqu’il faut marquer un temps d’arrêt et réfléchir afin de trouver la solution au problème posé. Nous y reviendrons ultérieurement.

 

 

 

L’acquis et l’inné s’interpénètrent… plus ou moins

 

     Konrad Lorenz fut accusé de faire une distinction trop franche entre inné et acquis : il faut dire qu’alors on ne comprenait guère de quelle façon un comportement pouvait être uniquement déterminé par des gènes. Il s’agissait là d’un mauvais procès car Lorenz était loin d’être aussi caricatural. Il s’en expliqua d’ailleurs longuement dans un livre paru en 1965 « essai sur le comportement animal et humain » (aux éditions du Seuil pour la version française) : il était persuadé qu’il existe à la fois des facteurs génétiques et environnementaux et qu’ils sont parfaitement intriqués. Pour cet éthologue, le comportement est adaptatif en ce sens que, face à un problème, l’animal « sait » ce qu’il convient de faire. Ce qu’il importe donc de connaître, c’est d’où vient l’information et là, d’après lui, il n’y a que deux possibilités : a. une acquisition au cours de la phylogénèse (on l’a déjà évoqué : il s’agit du développement des espèces), donc d’ordre génétique et régi par la sélection naturelle ou b. de l’ontogénèse (le développement de l’individu y compris dans l’œuf) donc apprise, notamment par l’apprentissage. Il ne voyait pas d’autre source d’information pour l’animal et on ne saurait lui donner tort.

 

     Reste qu’il est bien difficile d’apprécier la part de l’un et de l’autre chez un individu donné et c’est là toute la profondeur (et l’intensité) du débat entre inné et acquis car il est malaisé pour chacun d’entre nous de ne pas privilégier l’un ou l’autre… selon nos préférences philosophiques.

 

     Reposons-nous la question : peut-on appréhender les parts respectives de l’inné et de l’acquis chez un individu donné ? Il paraît impossible de répondre positivement tant il existe encore de zones d’ombre… Car, au fond, que sait-on vraiment d’un individu, d’une espèce ? Comment faire la part de l’apprentissage et du génétiquement transmis sinon à étudier en permanence les représentants d’une espèce animale bien définie durant toute leur existence et, bien sûr, en milieu dit « naturel » ? L’éthologie essaie de tenir ce pari presque impossible mais nous sommes encore loin du compte…

 

     On peut toutefois avancer quelques idées dont la première est qu’il semble que la part de l’acquis augmente (ou est susceptible d’augmenter) au fur et à mesure du développement cérébral de l’individu étudié. Il est certain qu’un apprentissage reste peu probable chez des êtres vivants élémentaires comme une paramécie ou un ver de terre (et encore ! Certaines études nous font douter d’une telle affirmation). En revanche, pour un système nerveux central plus complexe, la possibilité d’acquisitions comportementales nouvelles est certaine. Jusqu’à quel point ? Mystère. Du moins pour le moment…

 

     Comme le lecteur l’aura remarqué, nous n’avons pas encore évoqué le cas de l’Homme, notre cas. C’est que le cerveau humain est infiniment plus complexe que celui de la plupart des espèces animales que nous venons de citer. Plus complexe, certes, mais l’inné, chez nous, est également totalement présent. Dans quelle proportion ? Dans un prochain sujet, nous essaierons d’y voir un peu plus clair sur cette question… polémique s’il en est ! (voir le sujet : l'inné et l'acquis chez l'Homme)

 

  

Images

 

1.  la parade du dindon (sources : ca-photostyle.e-monsite.com)

2. canard colvert (sources : alpesoiseaux.free.fr)

3. barrage édifié par des castors (sources :/www.loup-ours-berger.org)

4. épinoche (sources : www.pescofi.com)

5. oiseau de proie (sources : fr.mongabay.com/travel/malaysia/)

6. mésange (sources :duboisyves.free.fr/)

7. Konrad Lorenz et ses oies (sources : lecerveau.mcgill.ca/)

 

 

 Mots-clés : apprentissage - Konrad Lorenz - Nikolaas tibergen - parade nuptiale - canard col-vert - castor - épinoche - hivernation - hibernation - Jean-Henri Fabre - René Descartes - Donald Griffin - mésanges anglaises - imprégnation en éthologie - phylogénèse - ontogénèse

 

 

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 Mise à jour : 7 mars 2023

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F
Relisant votre très bon texte sur l'intelligence animale, je me repose la question de savoir à quel scientifique vous faites allusion dans le préambule en disant "vaste programme aurait dit un<br /> personnage célèbre". Simple curiosité, je le sais, mais si vous pouviez éclairer ma lanterne... Merci d'avance.<br /> Un lecteur assidu (qui intervient rarement dans les commentaires)
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C
<br /> <br /> Bonjour Foupi ! Je suis heureux de vous compter parmi nos lecteurs assidus... Concernant votre question, elle m'a déjà été posée dans un autre commentaire et je vous ferai donc la même réponse.<br /> Ce "personnage célèbre" existe bien mais ce n'est pas un scientifique puisqu'il s'agit... du Général de Gaulle. En effet, un de ses ministres (Louis Wallon selon la chronique) ayant déclaré :<br /> "mort aux cons!", le Général aurait hoché la tête en répondant : "vaste programme, Messieurs, vaste programme", une phrase passée depuis à la postérité. Encore merci de votre intervention.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> salut<br /> j'aime bien voir les parades nuptiales des animaux<br /> bonne soirée<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Hi ! Congratulations, your text is excellent. Nevertheles I found something strange to me: following the item 'regognition of birds of prey', you wrote ' this information can not be transmitted by<br /> heredity'. I think that it is exactly the contrary ! Can you explain your position ? Thanks. Easyreader2<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Hi and thanks for your support. I was very surprised by your remark and I tried to read the english translation of the text by Google. You were right : the sentence about the regognition of birds<br /> of prey you quoted is wrong : the french text told exactly the contrary of the english translation (actually, in this case, the information is really transmitted by genetics). I am very<br /> disappointed by the translation and I hope you will forgive us for the inaccuracy... Anyway, I would like to thank you for you attentiveness !<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci encore pour cet article et je voudrais vous faire part d'une observation que j'ai faite au sujet d'une grenouille qui se trouve dans un petit bassin au fond de mon jardin.La grenouille a<br /> l'habitude de prendre le soleil sur une pierre à côté du bassin.Si je m'approche du bassin sans que la grenouille puisse m'apercevoir et sans faire de bruit,me trouvant à peine à 10m du bassin, la<br /> grenouille plonge dans l'eau du bassin. Par contre lorsque je passe à côté du bassin avec ma tondeuse en marche la grenouille ne bouge pas et mieux encore lorsqu'elle entend un bruit lointain du<br /> type moto ,hélicoptère etc...et bien la grenouille coasse. Inné ou acquis ? Merci pour votre réponse et j'attends avec impatience votre deuxième partie sur l'Homme.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Pascal et merci pour votre intervention. Concernant le cas que vous rapportez, il semble que la grenouille ait une attitude différente selon le stimulus<br /> qu'elle perçoit. Je ne suis nullement spécialiste en éthologie : je ne peux qu'émettre des hypothèses. A mon sens, votre grenouille ressent votre approche masquée comme un danger potentiel; à<br /> l'inverse, le fait de ne pas vous intéresser à elle, d'entendre des stimuli qu'elle ne perçoit pas comme un danger ne la font pas fuir. Difficile de trancher ici entre l'acquis et l'inné :<br /> peut-être peut-on considérer comme de l'inné, le fait de fuir devant une avance lente et silencieuse qui lui fait craindre l'approche d'un prédateur tandis que le fait de s'être "habituée" au<br /> bruit et au mouvement de la tondeuse relève plutôt de l'apprentissage mais rien n'est sûr... Comme vous pouvez le constater, il est difficile de savoir où sont les limites comportementales de la<br /> génétique et de l'acquis même chez les animaux qui nous sont proches ! D'où l'intérêt évident de poursuivre ces passionnantes études éthologiques.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> intéressant<br /> <br /> <br />
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C
<br /> bonjour cepheides,article passionnant que je repasserai relire dés que possible,j'ai hâte de lire la 2eme partie sur l'homme. bon courage ! cathy<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour cepheides ! Merci pour ce très intéressant article qui prouve que la génétique est très présente dans le comportement des êtres vivants. Vous avez cité de nombreux exemples mais j'aimerais<br /> vous faire part d'une observation personnelle. j'ai un petit chien (un teckel) e j'ai remarqué que, à chaque fois qu'il a fini de faire ses besoins, il se met à gratter la terre comme un fou pour<br /> recouvrir sa déjection. Ailleurs, il n'hésite pas à se rouler dans toute charogne pourvue d'une odeur intense : on m'a expliqué qu'il s'agit là d'un comportement de chasseur qui veut effacer sa<br /> propre odeur (ce qui ne m'empêche pas de le gronder). Je pense qu'il s'agit de deux exemples de comportements innés comme ceux auxquels vous faites allusion. Qu'en pensez-vous ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Lydia S. Effectivement les deux exemples que vous rapportez concernant votre petit chien relèvent de l'inné : son comportement en la matière est donc fixé<br /> dans ses gènes et transmissible à ses descendants. Il s'agit d'ailleurs d'un comportement qui est commun à à peu près toutes les races de chiens. En revanche, si vous lui interdisez de se rouler<br /> dans la fange pour dissimuler son odeur et s'il ne le fait plus par peur d'être grondé, il s'agira alors d'un comportement acquis par conditionnement (ici conditionnement par renforcement négatif<br /> - avec punition - par opposition à un conditionnement par renforcement positif - avec récompense -). Comme vous le voyez, acquis et inné sont souvent bien imbriqués...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Vaste programme en effet ! (A propos, je pense que le politique illustre à qui vous pensez est probablement le Général de Gaulle). En tout cas, merci pour ces éclaircissements dans un domaine où on<br /> peut lire tout et son contraire, voire de terribles inepties... J'attends avec impatience votre deuxième partie qui traitera de ce problème chez les primates...<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Mais oui, le mot est bien du Général de Gaulle. L'anecdote serait la suivante : Louis Vallon, un gaulliste de gauche, aurait déclaré devant le Général : "mort aux<br /> cons" et le Général de répondre "Vaste programme, Messieurs, vaste programme !"...<br /> <br /> <br /> Plus sérieusement, je vous remercie de votre bon accueil pour cet article, finalement pas si facile à écrire que ça. J'imagine que la suite - qui concerne l'Homme -<br /> ne sera pas plus simple... bien au contraire. Mais je chercherai à être le plus objectif possible : j'espère que vous aurez la gentillese de le lire et de le critiquer sans réserve si besoin<br /> !<br /> <br /> <br /> <br />

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Alcyon B, roman de science-fiction (alcyon.eklablog.com)

 

Viralité, roman (djeser3.eklablog.com)

 

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La mort et autres voyages, recueil de nouvelles (djeser2.over-blog.com)

 

 

 

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